Au moment même où le Congrès Mondial de la nature, organisé par l’UICN, dresse une liste inquiétante des espèces éteintes ou menacées, la création de la LPO Centre-Val de Loire vise un objectif : mobiliser les citoyens pour préserver la faune sauvage et la biodiversité de notre région.
La LPO Touraine et les groupes départementaux du Loiret, du Cher et du Loir-et-Cher ont décidé de fusionner pour donner naissance à la LPO Centre-Val de Loire, fruit d’une concertation de plusieurs années et d’un constat : "ensemble, il est possible de faire plus pour la biodiversité".
Cette union des 4 délégations déjà existantes va aussi permettre la création de deux autres délégations en région (dans l'Indre et l'Eure-et-Loir).
"Les adhérents de ces deux départements ne seront plus rattachés à la LPO France, mais à l'entité régionale", explique Vincent Licheron, directeur de la nouvelle association. "Cela nous permettra de mieux communiquer, mais surtout de renforcer nos actions locales."
La création d'une LPO régionale donnera également une plus grande portée, une cohérence à des projets menés jusqu'alors à l'échelon départemental.
"Il s'agit d'avoir une vision d'ensemble, une vision régionale", reprend Vincent Licheron. "En portant les projets avec les différents départements concernés, par exemple sur la Loire. C'est ce qu'il y a de plus logique, les oiseaux, comme les sternes, par exemple, ne connaissent pas nos frontières administratives..."
Une reconnaissance pour la biodiversité du Centre-Val de Loire
La nouvelle association se donne des objectifs ambitieux : la biodiversité et sa protection (particulièrement celle de l’avifaune), doivent devenir un identifiant fort de la région Centre-Val de Loire. Celle-ci est davantage connue pour l’attractivité de son patrimoine culturel et de son fleuve. Mais patrimoine culturel et patrimoine naturel ne font qu’un.
"Nous souhaitons développer les refuges LPO en lien avec les monuments historiques de la région, poursuit le directeur de la LPO CVDL, comme nous l'avons fait pour Villandry ou Blois, par exemple. Le patrimoine culturel et architectural est un élément fort et structurant de notre région. Nous voulons une identité forte également en matière de biodiversité."
Quoi de mieux que de montrer que des châteaux ou jardins emblématiques, qui attirent énormément de touristes chez nous, ont un lien fort avec la biodiversité, servent de gîtes à de nombreuses espèces ?
Autre piste pour la LPO régionale, agir pour la biodiversité dans les villes :
"Cela passe notamment par l'intégration de la biodiversité dans les constructions, les bâtiments", explique Vincent Licheron. "Les promoteurs immobiliers et constructeurs ne connaissent pas toujours la réglementation, par exemple sur des espèces comme les hirondelles ou les martinets. Nous sommes très souvent alertés sur la destruction de nids d'hirondelles. Une réflexion en amont est nécessaire pour intégrer les nichoirs dès la construction et ne pas devoir en poser après..."
Les chantiers ne manquent et l'association espère que sa régionalisation s'accompagnera d'un engagement encore plus marqué des citoyens, des bénévoles, à ses côtés.
"Pour se faire entendre mieux, mais aussi agir mieux et diversifier les publics. La protection de l'environnement concerne tout le monde, rappelle Vincent Licheron. Nous comptons aujourd'hui 2832 adhérents, dont de nombreux nouveaux-venus, ce qui dit quelque chose de la volonté des gens d'agir pour protéger la biodiversité."