Malade après l'usage de désherbants, un agriculteur du Cher a été débouté face à Monsanto

Le tribunal de Lyon a considéré dans son jugement que la "preuve du lien de causalité entre l'usage de Lasso et le cancer développé n'est pas rapportée". L'agriculteur se réserve "la possibilité de faire appel".

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Un agriculteur du Cher, malade après avoir utilisé des désherbants, a été débouté par le tribunal de grande instance de Lyon face à Monsanto, faute de lien de causalité avec le seul produit fabriqué par le groupe américain, a-t-on appris mardi de source judiciaire.

La procédure engagée par Jean-Marie Desdions, 57 ans, dont le cancer s'est déclaré en 2001, visait à faire reconnaître la responsabilité pour "défaut d'information sur la dangerosité d'un produit" de Monsanto, fabricant du Lasso, produit phytosanitaire à base notamment de monochlorobenzène et d'alachlore, interdit en France depuis 2007.

Le tribunal a considéré dans son jugement, rendu lundi, que l'usage du Lasso par l'exploitant agricole "est resté très ponctuel, alors que de très nombreux autres produits chimiques ont été utilisés simultanément".

"La preuve du lien de causalité entre l'usage de Lasso et le cancer développé n'est pas rapportée eu égard à l'ancienneté de l'exposition éventuelle, à son caractère ponctuel, et à la multiplicité des autres causes possibles le concernant", ajoutent les juges.

Déception

"Je suis déçu car la maladie je l'ai", a déploré M. Desdions.

"J'ai utilisé toute ma vie des désherbants à base de chlorobenzène, produits par Monsanto et par d'autres fabricants, mais l'invention de ce produit a été faite par Monsanto dans les années 1960 et je pensais que le tribunal pouvait reconnaître la responsabilité de l'initiateur", a confié l'agriculteur en région Centre-Val de Loire, dont le cancer est reconnu par son assurance comme maladie professionnelle.

Peut-être un appel

Son avocat, Me François Lafforgue, a dit "regretter cette décision" et "se réserver la possibilité de faire appel". "Ce n'est pas le coup d'arrêt du combat des victimes de pesticides, dont on espère à terme obtenir leur indemnisation", a-t-il poursuivi.

Exprimant dans un communiqué sa "déception" après ce jugement, l'association Phyto-Victimes "constate une fois de plus qu'il est difficile pour une victime de faire condamner un fabricant de produits phytosanitaires, subissant ainsi une double peine : problèmes de santé et financiers".

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