Le projet de loi Climat et Résilience a été voté à l'Assemblée Nationale ce mardi 4 mai en première lecture. Si les députés En Marche ont pour la plupart voté en sa faveur, les élus Républicains, nombreux en Centre-Val de Loire, ont préféré jouer la carte de l'abstention.
Après cinq semaines de débat autour du projet de loi Climat et Résilience et 7 000 amendements déposés, le texte a finalement été adopté ce mardi 4 mai en première lecture à l'Assemblée Nationale, enrichi d'environ un millier d'amendement. Grand chantier du quinquennat d'Emmanuel Macron, ce texte promet par exemple :
- la suppression des lignes aériennes intérieures lorsqu'un trajet en train est possible en moins de 2h30.
- l'obligation dans les cantines, les CROUS et les restaurants d'administration de proposer une option végétarienne à partir de 2023
- dès 2025, l'impossiblité de louer des logements très énergivores.
- ou encore l'interdiction de construire des centres commmerciaux dans les zones rurales d'ici 2030
Porté par la ministre de la transition écologique Barbara Pompili, le texte s'inspirerait des 149 propositions faites par les 150 français tirés au sort pour constituer la Convention Citoyenne pour le Climat (CCC). Là encore, il y a débat... Pascal Beulque, habitant de Saint-Amand-Montrond (Cher) et membre de la convention, confiait à nos confrères de France Bleu Berry "On nous fait miroiter plein de choses, au final on s'aperçoit que les membres du gouvernement décident [...] C'est comme d'habitude [...] Au cours des réunions avec certains ministres, nous sentions qu'ils allaient soutenir des mesures mais en commission ou dans l'hémicycle, ils rejetaient les amendements". Qu'en ont donc voté les députés du Centre-Val de Loire ?
Abstention chez les Républicains, un député de la région contre le projet
Sur les 21 députés de la région, seuls 13 étaient présents lors du vote.
Sans surprise, l'ensemble de nos députés de la majorité se sont prononcés en faveur de ce projet de loi, mise à part François Jolivet, député de la première circonscription de l'Indre. Guillaume Kasbarian, député de la première circonscription d'Eure-et-Loir et membre de la commission, nous avait fait part de son scepticisme quant au "délit d'écocide". Le gouvernement a fait valoir un problème de constitutionnalité vis-à-vis de cette proposition, faite par les élus de la gauche et la CCC. Elle a finalement été requalifiée de "délit général de pollution des eaux et de l'air".
Chez les Républicains, les élus avait fait savoir le 4 avril dernier qu'il ne voterait pas en faveur du texte, ils ont finalement opté pour l'abstention. "Ce texte est une tentative grossière du gouvernement de sauver un bilan de mandat famélique sur le sujet écologique [...] Il en ressort une loi climat caractéristique de l'écologie punitive hors sol basée sur une logique de décroissance et d'exclusion des classes populaires" déclare dans un communiqué Claude de Ganay, député LR de la troisième circonscription du Loiret.
Dans les colonnes du Journal du Dimanche, Damien Abad, le Président des Républicains à l'Assemblée Nationale, expliquait vouloir incarner avec son parti un "éco-modernisme : une écologie tournée vers l'innovation, le bonus, l'incitation et l'économie circulaire".
Si au total 332 députés se sont prononcés en faveur du projet de loi Climat et Résilience, 77 ont voté contre. En Centre-Val de Loire, un élu fait partie de cette opposition : il s'agit de Pascal Brindeau (UDI et Indépendant), député de la troisième circonscription du Loir-et-Cher. Pour l'heure, le texte doit être soumis à l'examen du Sénat, qui est attendu dans le courant du mois de juin.