Les radars embarqués gérés par des sociétés privées bientôt sur les routes du Centre-Val de Loire

Après la Normandie, les voitures-radar gérées par des sociétés privées vont bientôt faire leur apparition dans la région Centre-Val de Loire. Le territoire hexagonal devrait être intégralement équipé d'ici 2020.

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Ils arrivent ! Les radars embarqués gérés par des sociétés privées vont incessamment sous peu faire leur apparition sur les routes de la région Centre-Val de Loire, a annoncé le délégué interministériel à la sécurité routière (DISR), Emmanuel Barbe, le 3 octobre dernier lors de son déplacement dans le Loiret pour signer le document général d'orientation de la sécurité routière 2018-2022.

Interrogé par nos confrères de France Bleu Orléans, Emmanuel Barbe a déclaré "nous avons un marché par région et nous développons le système de région en région, d'un voisin à l'autre [...] Ces radars vont donc bientôt venir en Centre-Val de Loire". La date exacte de mise en service ? Le DISR a été incapable de la donner car "les marchés doivent encore être ficelés".

Ils devraient cependant pointer le bout de leur nez dans les semaines qui viennent. Des panneaux indiquant leur futur présence ont été installés dans le Cher.

Le principe

Le fonctionnement des radars embarqués gérés par des sociétés privées est le même que celui des voitures-radars utilisées depuis 2013 par les forces de l'ordre [sur le territoire hexagonal]. A savoir : pouvoir flasher les véhicules en excès de vitesse à l'aide d'un dispositif d'appareils de contrôle installé dans la voiture.

Pendant la phase de roulage, qui s'effectue sur des trajets définis par la préfecture, "le radar relève automatiquement les excès de vitesse [avec une marge d'erreur de 10%] mais le conducteur ne peut pas savoir si le véhicule qui le croise ou qui l'a doublé a été flashé. Le flash fonctionne de façon totalement invisible grâce à son dispositif infrarouge", détaille la Sécurité routière.

Une fois, la "tournée" terminée, "ni le conducteur ni l'opérateur n'ont accès aux données enregistrées". "Seul le CACIR (Centre automatisé de constatation des infractions routières) prend connaissance des clichés d'infraction et du nombre de contraventions constatées."
 

Jusqu'à 8h de surveillance contre 1h30 précédemment

Les voitures-radar gérées par des sociétés privées rouleront entre six et huit heures par jour, sept jours sur sept (même les jours fériés) et de jour comme de nuit ! A l'heure actuelle, les 383 conduites par les forces de l'ordre roulent en moyenne 1h13 quotidiennement.

Dans cette configuration, le nombre de flashes pourraient ainsi passer de 2 millions à 12 millions par an.

Autre différence, ce ne sont plus deux policiers ou gendarmes qui seront à bord du véhicule mais un employé d'une société privée habillé en civil.
 

Moins de morts, plus de flashes

A travers cette externalisation, l'objectif du gouvernement est simple : réduire la mortalité sur les routes en flashant plus. Passer par le biais d'opérateurs privés va permettre selon l'Etat d'"assurer le respect des limitations de vitesse sur l'ensemble du réseau" et de "libérer du temps pour les forces de l'ordre". Les policiers et gendarmes pourront ainsi se consacrer "à des tâches où il est indispensable d'intercepter l'automobiliste, comme les contrôles d'alcool ou de stupéfiants". 

Pour l'association 40 Millions d'automobilistes cette privatisation est avant tout une "machine à cash". Cependant, le gouvernement martèle que l'idée n'est pas de mettre le plus d'amendes possibles. Emmanuel Barbe assure lui que le but "n'est pas de gagner de l'argent" et précise que les employés des entreprises de ne seront pas rémunérés au rendement mais en fonction du nombre de kilomètres à parcourir qui leur sont imposés par l'Etat. En cas de dépassement, ils devront payer une amende.   

La France intégralement équipée en 2020

Après avoir été testés plusieurs mois sans aboutir à des contraventions, les premières voitures-radar gérées par des sociétés privés ont été mises en service en France dans le département de l'Eure, en Normandie, le 23 avril dernier. Elles y sont au nombre de 26 dans cette région. La généralisation de la conduite externalisée va continuer à s'opérer progressivement dans tout le pays durant l'année 2019. La Sécurité routière garantit que le territoire hexagonal sera intégralement équipé d'ici 2020.
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