Réserves d’eau insuffisantes : en Touraine, le seuil de vigilance franchi

La situation des nappes phréatiques, en début de printemps est préoccupante. "Les pluies insuffisantes ont fortement impacté l’état des nappes" indique le BRGM, dans son dernier rapport mensuel. Cet hiver, elles n'ont pas suffisamment pu se recharger.

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  Les nappes se remplissent de septembre à mars, et cette année à deux exceptions près, tous les mois, un déficit entre moins 40 et moins 60, pour cent par rapport à une situation normale a été constaté. (Orléans moins 55 %, Tours moins 69% …)

Des arrêtés en Maine-et-Loire et dans la Vienne

Les cumuls de pluie sont faibles indique Olivier Renard, de Météo France "On a de l’eau en surface, mais comme elle ruisselle faiblement, il manque une pénétration pour bien remplir les nappes". Certes, les arrêtés de restrictions ne concernent pour l'instant, que la Vienne et le Maine-et-Loire, mais selon Marie Servière, hydrogéologue au BRGM "il serait souhaitable de moins pomper dans les nappes phréatiques afin de partir d'un niveau moins bas en automne. Sur la nappe de Beauce, par exemple, les niveaux sont déjà plus bas cette année qu'en 2021. Et le seuil de vigilance, lui, vient d’être franchi en Touraine". Même constat pour le météorologue : "sur le Berry, la Sologne et le sud de la Touraine, la situation est loin d'être sereine pour aborder la fin du printemps."

Les prévisions de Météo-France prévoient effectivement, un printemps chaud et peu pluvieux, alors la poursuite de cette dégradation de l'état des nappes est prévisible. En Indre-et-Loire, la nappe du Cénomanien, couvre une surface d’environ 25.000 km2. Or, depuis quarante ans, cette nappe baisse. Les raisons sont multiples. L’eau du Cénomanien est utilisée pour l’industrie (5 %), pour l’agriculture (15 %) et pour l’eau potable (80 %).

Les nappes de tarissent de façon systémique

Alarmant, pas catastrophique mais, selon Gilles Deguet, administrateur de la Sepant "il faut être raisonnablement inquiets et cesser la fuite en avant. Le niveau des nappes en sortie d'hiver est vraiment trop bas. Il explique " Si on part avec un déficit, comment rectifier, le tir ensuite ? Les zones humides ont été énormément asséchées et les circulations des rivières accélérées, alors l'eau séjourne moins sur les sols. Elle pénètre moins dans les nappes, ajouté à cela les drainages, l’eau se rend plus vite à l'aval et les nappes se tarissent de façon systémique."  

 La Sepant est en pourparlers avec les préfectures "les sécheresses sont prévisibles assez tôt. Il ne faut pas attendre que l'on soit à sec, en pleine situation de crise. Il faut faire attention toute l’année et anticiper avec des arrêtés de restrictions."

 Enfin, autre levier, selon La Sepant, l'interdiction des bassines. Gilles Deguet s'alarme. "Cette idée qu'il y a plus d'eau l’hiver, et qu'il faille faire des réserves est une fausse bonne idée ! Ces stocks servent à la vie des rivières. C'est indispensable. Normalement, il faut veiller sur ces réserves comme l'e lait sur le feu, et non les pomper. Sinon, les printemps seront encore plus secs."

Protéger l'eau pour les générations futures

En France, on a une bonne surveillance des nappes mais ce qu'il faut surtout surveiller, c'est la qualité de l'eau souligne Marie Servière. « Tous les ans, nous repoussons les interdictions  Les polluants, engrais chimiques et les pesticides continuent à s’infiltrer et d'autres molécules arrivent et se généralisent, comme le métazachlore ESA, un pesticide utilisé sur le colza. Les entreprises chimiques vont trop vite pour que l’ARS puisse tous les détecter" affirme Gilles Deguet. Il rappelle que "La nappe du Cénomanien de Tours est stabilisée mais qu’elle doit être protégée pour les générations futures. L’eau pourrait devenir impropre à la consommation, un jour, si les quantités prélevées étaient trop importantes."

Les nappes captives sont d'autant plus précieuses qu’elles sont peu nombreuses. En Touraine, l’eau du Cénomanien a plus de 10 000 ans. C’est un bien très précieux.    

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