Les ATSEM, celles que l'on appelle également les aides maternelles, veulent que leur métier soit mieux reconnu. Elles se sont regroupées en collectif et appellent à faire grève et à manifester mercredi. Dans la région, deux rassemblements sont prévus à Tours et à Bourges.
Elles assistent les professeurs des écoles dans les classes maternelles : les ATSEM (agent territorial spécialisé des écoles maternelles) ont le sentiment d'être le parent pauvre de l'Education nationale. Elles militent pour une revalorisation de leur statut et appellent à faire grève demain mercredi 14 décembre. Dans la région, un rassemblement est prévu à Tours, devant la mairie, à 9h et à Bourges à 10h.
Une pétition sur le site change.org a été créée pour interpeller les ministres Annick Girardin, en charge de la Fonction publique et Najat Vallaud-Belkacem, en charge de l'Education nationale.
Isabelle Daras est ATSEM dans une école du Loiret et administratrice du groupe Centre-Val de Loire du collectif indépendant ATSEM de France.
A la veille de votre journée de manifestation, quelles sont vos revendications ?
Nous militons pour la revalorisation de notre statut (mise en place d'un réglement national, une nouvelle dénomination pour que l'on nous appelle autrement qu'ATSEM, la reconnaissance des évolutions du métier sur un plan statutaire et indemnitaire, la reconnaissance de notre rôle pédagogique sur le temps périscolaire et que nous sommes partie prenante de l'équipe éducative...). Cela fait un an que l'on a créé ce collectif qui regroupe 5.000 ATSEM. Notre statut de 1992 n'a pas été revu depuis, alors que l'on est touché directement par la réforme des rythmes scolaires. On a une réelle surcharge de travail.
C'est-à-dire, quel est votre travail aujourd'hui ?
On accueille les enfants à l'école. On aide l'enseignant sur les questions d'hygiène des locaux et de propreté des enfants. Aujourd'hui, on se retrouve avec une double hiérarchie : l'autorité de la mairie et l'autorité de l'Education nationale. Avec la réforme, on se retrouve en situation de pédagogie active avec les enfants alors qu'avant, on ne faisait que suppléer les enseignants. On avait un rôle éducatif et l'enseignant un rôle pédagogique. Avec la réforme, on fait aussi le temps de péri-activité scolaire. C'est une pédagogie que l'on met en place et nous ne sommes pas reconnues pour ça. Certaines ATSEM aident les professeurs des écoles à faire les évaluations des enfants et pour cela également, nous n'avons aucune reconnaissance. On est de plus en plus mis à contribution. Nous sommes beaucoup plus impliquées qu'en 1992 à la date de création de notre statut.
Qu'est-ce que vous souhaiteriez par exemple ?
Et bien par exemple qu'il y ait une ATSEM par classe. Dans certaines écoles, elles interviennent sur trois classes. C'est du survol. Elles n'arrêtent pas de courir ! Il faudrait aussi une re-bonification de l'indice de calcul du traitement (salaire) et un droit à la formation systématique. Certaines ATSEM n'arrivent pas à en bénéficier.
Quel est votre sentiment général vis à vis de votre métier ?
On garde un sentiment de grande injustice. On voit les enseignants être revalorisés, toucher des primes. On travaille à leurs côtés 9h par jour et on n'a rien. On reste dans l'ombre. On assiste les enseignants et les enfants toute la journée. On a le sentiment d'être une sous-catégorie de fonctionnaire (...) et on ne peut pas évoluer pour monter en grade. De la même manière, il est très difficile d'obtenir une mobilité.