Le 29 Novembre 2008, le Recteur de la Mosquée de Paris, Dalil Boubakeur, posait la 1ère pierre de la Mosquée de Tours. Sur un terrain de 10 000 m2, un bâtiment cultuel et culturel de 3000 m2 allait sortir de terre. Neuf ans après, seuls 40% des travaux ont été réalisés. Pourquoi ce retard ?
Des promesses sans lendemain
Autour de la pose de la première pierre, il y a tous les soutiens : les représentants de la Mosquée de Paris, ceux de l’ambassade d’Algérie et bien entendu, des élus de la ville de Tours. La main sur le cœur, tous promettent d’apporter leurs contributions. L’enthousiasme soulève les cœurs. Une souscription est lancée et les fidèles appelés à verser leur obole. Le chantier doit durer 26 mois.
Aussitôt les talons tournés, commencent les premières difficultés. Elles iront crescendo. Il y a d’abord la salve venue de l’association laïque de la Libre Pensée. Elle dénonce le prix du terrain : 50 000 euros. Un tarif qu’elle juge préférentiel et qui plus est au bénéfice d’un lieu de culte, en l’occurrence, une mosquée.
Le Tribunal Administratif va lui donner raison et le prix du terrain revu à la hausse : 72.000 euros.
La future mosquée est construite sur un terrain sablonneux, les fondations seront renforcées par plusieurs dizaines de pieux pour asseoir la structure...
Une dépense imprévue qui grève les finances déjà exsangues. Finalement, seuls les dons des membres de la communauté portent à bout de bras les dépenses liées aux travaux. La belle unanimité des promesses reste en l’air.
40% de travaux réalisés
9 ans après la pose de la première pierre, 40 % des travaux ont été réalisés. Et 2,5 millions d’euros dépensés sur les 7 millions du projet initial. Problème, les comptes sont à genoux et il a fallu suspendre les travaux, faute de financement. Et dire que les responsables de la communauté musulmane d’Indre-et-loire avaient été encouragé pour réaliser un projet ambitieux à la fois cultuel et culturel.
C’était l’occasion pensait-on de résoudre définitivement la question toujours pendante d’un lieu de prières digne de ce nom pour une communauté musulmane désormais forte de 30 000 membres.
Mais tout espoir n’est pas perdu. Les uns implorent le ciel et espèrent qu’il va exaucer leurs souhaits. D’autres sont bien décidés à rappeler les parrains d’hier à leurs responsabilités. Qu’ils tiennent enfin leurs promesses.
Après avoir péniblement réuni plusieurs centaines de milliers d’euros, pour l’essentiel les dons des fidèles, le chantier va pouvoir être relancé. Enfin. « Inch’ Allah. Si Dieu le veut »
[VIDEO] reportage : Théophile Mbaka, Djamel Mouaki, Jean-Marie Bores