Les CFA ne séduisent plus les jeunes. Conséquence les classes de CAP ne font pas le plein. En cause une mauvaise image des filières professionnelles.
A 21 ans, Alex Cosnard est en 2eme année de CAP charpenterie au CFA de Blois. Il a déjà un long parcours en apprentissage puisqu’il a commencé par un CAP de zingueur en 3eme. Mais cette voie professionnelle lui avait été déconseillée par son collège : "On m’a conseillé de faire un bac général. Aux yeux de l’éducation nationale ou des lycéens qui passent un bac général, on est mal vus. En France, l’apprenti est sous-estimé intellectuellement parce que c’est un métier manuel." Estime-t-il.
L’apprentissage pâtirait donc d’une mauvaise image, celle d’une voie de garage. Pour les professionnels du BTP il est un peu méprisé par rapport aux filières générales. Le CAP apparaît comme une voie d’insertion sociale plutôt que comme une voie d’insertion professionnelle : "L’apprentissage est considéré comme une voie par défaut, qui ne présente pas les caractéristiques de la réussite et de l’excellence." Regrette Franck Pretre, Président des BTP CFA Centre.
Conséquence : les CFA comme celui de Blois peinent à trouver des apprentis. De 750 élèves en 2008, l’établissement est passé à 500 en 2017 pourtant, les entreprises de la région sont à la recherche d’apprentis : " On risque de se retrouver avec des entreprises qui vont manquer de main-d’œuvre. C’est un paradoxe alors que les chantiers reprennent." Commente Christophe Delmur, Directeur du BTP CFA de Blois.
Malgré une mauvaise image, le taux d’insertion professionnelle est excellent. Plus de 75% des élèves de ces filières trouveront un emploi dès leur diplôme en poche.
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