Les policiers sont appelés à manifester mercredi midi en France pour dénoncer la "haine anti-flics", une première survenant après deux mois d'affrontements parfois violents en marge de la mobilisation contre la loi travail. ►suivez notre direct depuis Orléans dans le JT midi
C'est un rassemblement inédit. Pour la première fois les policiers de la région (mouvement national) se sont réuni devant les comissariats pour dénoncer la haine des flics, un sentiment qu'ils disent ressentir depuis le début des manifestations contre la loi travail. Par solidarité avec leurs collègues blessés dans d'autres régions, ils ont tenu à marquer le coup. A tours une contre manif de citoyens étaient organisé. Reportage
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©France 3 Centre-VDL
Les puissants syndicats de police ont appelé les policiers, hors service et en civil, à des rassemblements statiques dans une soixantaine de villes. En région Centre-Val de Loire, ils auront lieu à partir de 12h devant les commissariats d’Orléans, Montargis, Tours, Blois, Chartres, Bourges et Châteauroux. Des pompiers et des policiers municipaux ont prévu de se joindre aux manifestants. Ils espèrent compter également sur la présence de civils.
►video : interview en direct dans le 12/13 de Bruno Berger (Syndicat Alliance Police Nationale Région Centre-Val de Loire) devant le comissariat d'Orléans (Loiret)
Les policiers étaient appelés à manifester mercredi midi en France pour dénoncer la "haine anti-flics", une première survenant après deux mois d'affrontements parfois violents en marge de la mobilisation contre la loi travail
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Des policiers sous pression
Les syndicats policiers disent répondre aux attentes de leurs collègues engagés dans le maintien de l'ordre depuis le début des manifestations, au cours desquelles plus de 350 membres des forces de l'ordre ont été blessés, selon les autorités. Onze d'entre eux l'ont encore été lors d'incidents au cours de la mobilisation de mardi, a affirmé le ministère de l'Intérieur. "On peut comprendre que ces forces de l'ordre soient un peu exaspérées", a commenté mercredi le directeur général de la Police nationale Jean-Marc Falcone sur Europe 1, évoquant des fonctionnaires qui "se font agresser verbalement et physiquement" lors des manifestations alors qu'"ils sont soumis à une grosse pression depuis les attentats de janvier 2015".Des accusations de "violences" ont été portées contre eux et des slogans tel "Tout le monde déteste la police" ont fait florès. Un jeune homme a perdu l'usage d'un oeil après avoir été blessé fin avril à Rennes. Une trentaine d'enquêtes de la "police des polices" (IGPN) portant sur de présumées violences policières ont été ouvertes en France, et plusieurs responsables politiques de gauche et syndicaux ont mis en cause le gouvernement dans sa gestion du maintien de l'ordre.
82% de bonnes opinions
Applaudie au lendemain des attentats de janvier 2015, la police jouit pourtant toujours d'une "image exceptionnelle" avec 82% des Français qui en ont une bonne opinion, selon un sondage Odoxa pour Le Parisien. Les tensions se sont cristallisées autour d'affiches d'un syndicat de la CGT qui épinglent ces violences policières: outrés, les syndicats de police demandent au ministre de l'Intérieur de déposer plainte et nient toute violence, se disant "usés" par l'état d'urgence instauré après les attentats du 13 novembre. Ils en appellent au "soutien" de la population et du gouvernement auquel ils réclament la "fermeté" face aux "casseurs" accusés de vouloir s'en prendre délibérément aux forces de l'ordre en marge des manifestions contre la loi El Khomri. "Les casseurs (...) sont parfaitement organisés, ramassent tout ce qu'ils trouvent et nous canardent. Sans piller, pour casser et casser du flic." a raconté Arnaud, CRS depuis vingt ans.Les syndicats de police n'ont pas caché leur satisfaction après la mise en examen samedi d'un lycéen, mis en cause dans l'agression d'un policier à Nantes le 3 mai. Ils ont aussi salué la décision d'interdire de manifestation des militants antifascistes - même si la justice administrative a finalement suspendu mardi plusieurs arrêtés préfectoraux.