La décision du Conseil constitutionnel qui a censuré samedi la prorogation du dispositif fiscal dérogatoire issu de l'arrêté Miot suscite de nombreuses réactions.
Le Conseil constitutionnel s'est prononcé sur la conformité à la Constitution de la loi de finances pour 2013 dont il avait été saisi par plus de soixante députés et plus de soixante sénateurs. Parmi eux on trouve les 3 députés UMP insulaires Sauveur Gandolfi-Scheit, Camille de Rocca Serra et Laurent Marcangeli. Ce dernier était l'invité de Corsica Sera samedi soir.
Le député UMP de la Corse du Sud fait partie des parlementaires qui ont saisi le Conseil constitutionnel avec les 2 autres députés UMP de Corse. Il réagit dans le Corsica Sera samedi 29/12/12
Les réactions politiques à droite comme à gauche sont quasi unanimes
« Cette décision aura des conséquences dramatiques » selon les nationalistes de FEMU A CORSICA le mouvement « sollicitera donc, dès le début du mois de janvier, toutes les forces vives de l’île, aux fins d’engager une dynamique de terrain, et proposera également l’organisation commune d’une grande manifestation populaire dans les semaines à venir. FEMU A CORSICA ouvre également une pétition en ligne ».
Simon Renucci, le maire d’Ajaccio parle de « décision couperet, et certainement une décision politique ». Il précise « les parlementaires UMP ont manqué de discernement. Certains ont même fait le choix d’une saisine quasi politicienne au détriment des intérêts de la Corse. La Corse se retrouve aujourd’hui au pied du mur et chez nous l’incompréhension se mêle au désarroi ».
« La première conséquence pour les Corses de cette décision « casser leur tirelire » pour sauver leur patrimoine familial » explique François Filoni d’Ajaccio énergie.
Corsica Libera parle « d’agression contre la Corse », le groupe indépendantiste à l'Assemblée de Corse demande la réunion d’urgence de la commission Chaubon afin d’analyser la situation et mettre en œuvre une réponse unitaire des élus corses Sur le net et les réseaux sociaux les commentaires sur cette décision sont nombreux.
François Tatti et les élus du groupe Gauche Républicaine à l'Assemblée de Corse "ne doutent pas que le gouvernement mettra tout en œuvre pour faire adopter un nouveau texte qui, à l'instar de ce qu'il a annoncé pour d'autres dispositions fiscales censurées, rétablira la mesure et permettra à la Corse de préparer sereinement la sortie de cette mesure dérogatoire.»
"Une décision incompréhensible" pour Jean-Jacques Panunzi, le président du conseil général de la Corse du Sud (UMP) "elle est lourde de conséquences, en particulier pour nos territoires ruraux" estime-t-il.
Seuls les communistes détonent sans surprise dans cette série de réactions. Michel Stefani, conseiller territorial Groupe Communiste Citoyens Front de Gauche, ne voit pas comme un danger ce retour au droit commun, pour lui "ce qui doit guider les décideurs publics, ce ne peut être les privilèges de quelques-uns, mais la défense de l’intérêt général". Au nom de son groupe il précise "contrairement à certaines déclarations, ce n’est pas la Corse qui est visée par les « neuf sages », ce sont les hauts revenus ! Il ne s’agit donc pas d’une mesure « anti-corse » " conclut-il.
Il trouve en écho la voix de la CGT, le syndicat rappelle qu'il a "toujours été pour que l’imposition sur le patrimoine et la rente s’exerce également en Corse, car il n’y a aucune raison que les riches et même les très riches qui possèdent un bien immobilier en Corse (qu’ils soient Corses ou non) ne soient pas imposés". La CGT rappelle sa "proposition faire que le montant de cet impôt soit reversé à l’assemblée de Corse afin de financer une politique active pour le logement".
Les réactions de Jean Guy Talamoni, Conseiller territorial Corsica Libera//François Tatti, Conseiller territorial Gauche Républicaine// Michel Stefani, Conseiller territorial Communiste-Front de Gauche
Le cri de colère d'Alain Spadoni et des notaires corses
Alain Spadoni, notaire et président du conseil régional des notaires, défenseur des arrêtés Miot était l'invité du Corsica Sera de ce dimanche à 19h. Il a demandé au gouvernement de faire le nécessaire pour revenir sur la levée de cette exonération. Il estime aussi "qu'il s'agit d'une imposture le rapporteur au Conseil constitutionnel étant Michel Charasse,c'est celui qui avait fait abroger l'arrêté Miot. Il est donc juge et partie".
C'est l'ultime épisode d'un feuilleton débuté il y a 200 ans... Récit historique en vidéo avec Pierre Nicolas.
Sur internet et les réseaux sociaux les commentaires sont relayés et suivis.