La garde des sceaux a visité jeudi 24 janvier la maison d'arrêt d'Ajaccio, avant de s'entretenir avec les magistrats et les responsables de la police et de la gendarmerie, pour la mise en oeuvre d'un dispositif pénal spécial afin de lutter contre le crime organisé en Corse.
Rénovation de la prison d'Ajaccio
Christiane Taubira, qui a visité la maison d'arrêt d'Ajaccio, particulièrement vétuste et qui abrite une cinquantaine de détenus, a indiqué que des travaux de rénovation allaient être entrepris y compris pour les personnels "qui travaillent dans des conditions difficiles".Concernant le projet de construction d'un établissement neuf annoncé par le précédent gouvernement, la minstre a indiqué n'avoir "trouvé aucun plan, aucune étude" à ce sujet, à son arrivée place Vendôme, ajoutant "ne pas pouvoir prendre de décision tant que les financements ne sont pas là".
Circulaire pénale spécifique à la Corse
La ministre de la Justice s'est par ailleurs entretenue avec les chefs de cours, les procureurs d'Ajaccio et de Bastia, et les juges d'instruction pour la mise en oeuvre d'une circulaire pénale spécifique à la Corse.Dans le cadre de la lutte contre le crime organisé et le blanchiment d'argent sale, ce texte prévoit notamment une meilleure coordination entre services enquêteurs et avec les parquets.
Ces mesures avaient été prises par le gouvernement à l'automne après une série d'assassinats, notamment celui d'un ancien bâtonnier de l'ordre des avocats, Antoine Sollacaro, et du président de la Chambre de Commerce et d'Industrie d'Ajaccio, Jacques Nacer.
Concernant le renforcement des juridictions et notamment du pôle économique et financier de Bastia, elle a indiqué que la plupart des postes seraient pourvus d'ici la fin du premier trimestre.
Rapprochement des prisonniers
La ministre s'est entretenue à la fin de sa visite d'une journée avec les présidents des groupes politique de l'Assemblée de Corse et avec des parlementaires insulaires. Les discussions devaient notamment porter sur le rapprochement des prisonniers corses sur le continent et sur la situation à la prison de Borgo, près de Bastia.Une polémique est née sur des mauvais traitements qu'auraient subis des prisonniers dans cet établissement. Selon des avocats et la Ligue des Droits de l'Homme, trois plaintes ont été déposées contre le personnel pénitentiaire.
Deux n'ont pas été retenues. Déclarant "ne pas avoir eu connaissance de ces plaintes jusqu'à hier" (mercredi, ndrl), Christiane Taubira a ajouté que "si des manquements étaient signalés, ils seraient réprimés".