Francis Castola, considéré comme proche du grand banditisme corse, a nié mardi avoir participé au vaste trafic de drogue entre le Maroc et la France, devant le tribunal correctionnel de Marseille où comparaissent 24 personnes pour ces faits.
Francis Castola, considéré comme proche du grand banditisme corse, a nié mardi avoir participé au vaste trafic de drogue entre le Maroc et la France,
via l'Espagne, au centre d'un procès qui se tient depuis lundi à Marseille, et a livré au tribunal des explications inédites.
A la présidente du tribunal correctionnel de Marseille, devant qui comparaissent pendant deux semaines 24 prévenus soupçonnés d'association de malfaiteurs, et d'acquisition et importation de stupéfiants en bande organisée, Castola a expliqué être étranger à ce réseau international, dont l'originalité est d'avoir utilisé un hélicoptère pour acheminer résine de cannabis et cocaïne, en plus des traditionnels convois par "go-fast" constitué de puissantes berlines aux caches aménagées de façon sophistiquée.
Notamment connu pour avoir échappé à un règlement de comptes à Alata (Corse-du-Sud) en juin 2009, ce Corse affirme avoir voulu "monter une boîte de machines à sous en Roumanie", une version nouvelle par rapport à celle fournie lors de l'instruction.
"Il faut beaucoup de fonds pour démarrer dans les machines à sous", chacune coûtant 3.000 euros, précise-t-il pour justifier ses rendez-vous en Espagne, où il rencontre, afin de réunir les 500.000 euros nécessaires, "des investisseurs" dont il tait les noms.
Question-réponse avec la présidente
"Quitte à prendre quelques années de prison en plus, je ne vais pas les balancer", réplique-t-il devant l'insistance de la présidente.
S'il utilise une BMW à vitres blindées, c'est par peur des "règlements de comptes", explique-t-il, son frère Thierry et son père ayant été assassinés.
"Je ne me sentais pas en sécurité, c'est pourquoi je me promenais constamment armé", ajoute-t-il. Interrogé sur sa présence à Lyon en juin 2010, après les meurtres des deux chefs supposés de ce réseau, Thierry Derlan et Eric Bertnuy, il explique qu'il essaie alors d'y vendre "des pierres précieuses à l'état brut et des tableaux de type orientaliste".
"Ce sont des oeuvres qui n'étaient pas volées, propriétés d'une personne que je ne peux pas nommer, originaire de Porticcio (Corse-du-Sud)", raconte-t-il. Le jour de son interpellation en septembre 2010, sur une aire d'autoroute près de Narbonne, la police le cueille, lui et deux autres prévenus, Krishna Léger et Eric Jourdan, avec une cargaison de 4,8 kilos de cocaïne.
"Je n'étais pas au courant" de la drogue, prétend Castola. "Léger et Jourdan vous auraient donc fait un sale coup. Mais c'est abominable de leur part alors!", répond la présidente.
"Peut-être qu'ils voulaient me protéger", avance le prévenu, avant d'ajouter: "Ce jour-là, je me suis perdu, j'ai fait demi-tour sur l'autoroute", avant de lâcher sous les rires de la salle: "C'était presque les Bronzés passent la frontière".
Poursuite du procès mercredi.