SNCM : 2013, l’année de tous les dangers

Les liaisons maritimes entre la Corse et le continent français sont agitées. Alors que l’assemblée de Corse doit se prononcer en mai sur l’avenir de la délégation de Service Public entre Marseille et l’île, des polémiques agitent le milieu maritime et pèsent sur le politique.

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Une SNCM attaquée violemment

Dans le journal Les Echos du 8 Avril dernier, la SNCM est interpellée sans détour par une question : "Combien de temps tiendra-t-elle ?".  L’article -très dur- émet des doutes sur la capacité de la compagnie à poursuivre ses activités. Le spectre du dépôt de bilan est évoqué à travers une "note confidentielle" de VEOLIA, que le journal affirme s'être procurée.

La réplique est venue du syndicat des cadres de la SNCM, la CFE-CGC: "Quelle est la responsabilité d’Antoine Frerot PDG de VEOLIA dans la diffusion d’une note confidentielle?".

Le syndicat des cadres désigne le PDG de VEOLIA. La CFE-CGC pose la question : "Est-ce Antoine Frerot lui-même ? Son conseiller spécial devenu Directeur de la communication du groupe, il y a quelques jours ?". La CFE-CGC conclut "Bien que la SNCM fasse toujours partie du groupe TRANSDEV présidé par Jean Marc Janaillac".

Cette réaction syndicale correspond à une confusion, entretenue en haut lieu sur les perspectives de la SNCM en matière d’actionnariat. Quel sera le vrai patron ? La réponse à cette question change tout.

Dis moi qui dirige, je te dirais où je vais

L’actuel "patron" de la SNCM est VEOLIA-TRANSDEV, plus connue sous le nom de VEOLIA-TRANSPORT. Celle-ci veut  se débarrasser de la compagnie en la cédant "pour un euro", à la maison mère VEOLIA, dirigée par…. Antoine Frerot.

Décodage : on sait que ce dernier ne veut pas conserver la SNCM, des observateurs du milieu maritime estiment donc que ces fuites dans la presse pourraient viser à saboter la recherche d’une autre solution capable de relancer la compagnie.

Un véritable actionnaire industriel, indispensable

Si la SNCM veut survivre, elle doit trouver un véritable actionnaire, avec un plan de développement et de relance. C’est la position de la CFE-CGC et, pour tout dire la seule solution. Reste à savoir si les responsables gouvernementaux le souhaitent.

De son coté, le Président du Directoire de la SNCM se veut résolument optimiste et rappelle que "l’État est incontournable".

Des rendez-vous déterminants

Le mercredi 17 Avril, le Conseil de Surveillance de la compagnie se réunit à Paris. Que va-t-il se dire ? Un nouveau plan de bataille sera-t-il présenté à cette occasion ou bien la reprise par VEOLIA  sera-t-elle toujours présente dans le débat ?

Plusieurs personnes veulent croire que le Ministre des Transports, Fréderic Cuvillier ne s’est pas exprimé "pour la galerie", en disant qu’il "faut préserver l’emploi français à la SNCM". Déjà il y aura un second Conseil de Surveillance vers la mi Mai. Entre les deux réunions, les discussions en haut lieu vont se poursuivre.

Ce que l’État veut, il le peut

S’il existe une volonté politique de relancer la SNCM, tout est possible. Il n’y a pas actuellement, une seule compagnie maritime qui n’enregistre pas de déficit. La perte financière n’est donc pas un indicateur de bonne ou de mauvaise santé.

Si on observe la situation, l’État peut tout. Il peut habiller un naufrage, comme l’éviter. Mais une chose est sûre, si la situation est grave elle n’est pas désespérée.
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