Procès du Cercle Concorde : les barbouzes, de l'Afrique au cercle de jeux

Le tribunal correctionnel de Marseille, qui juge la gestion frauduleuse du Cercle Concorde, s'est intéressé mercredi aux rôles tenus par des "consultants" spécialistes de l'Afrique dans la reconquête du cercle de jeux parisien, qui apparaissent comme des "escrocs plus que des mercenaires".

Il a notamment été question de l'ex-gendarme Paul Barril, ancien numéro 2 du Groupe d'intervention de la gendarmerie nationale (GIGN), qu'il a quitté au début des années 1980, pour se reconvertir dans la sécurité privée et la protection de personnalités, notamment en Afrique.

Ce dernier étant gravement malade et absent au procès, seul Olivier Bazin, le "consultant en pétrole" qui a également fait du "renseignement", a pu répondre aux questions du tribunal.

Il est reproché aux deux hommes d'avoir proposé dans le courant de 2007 au clan des Lantieri, et notamment du banquier suisse François Rouge, leur aide pour la reconquête du cercle, qui leur échappe alors au profit des Raffalli et de leurs "amis corses".

"J'ai été un mythomane et un mystificateur", affirme M. Bazin, alias "Mario",  à la barre.

Présenté à Rouge par l'entremise de Barril, qu'il a connu en Afrique, Bazin avait assuré au banquier être capable d'utiliser des policiers "ripoux" pour
faire pression sur le cercle, voire envisager des solutions "radicales et définitives".

"J'ai eu le projet d'utiliser Rouge et ses relations supposées en Angola pour introduire une société russe" dans ce pays riche en pétrole, explique-t-il.
"Il connaissait bien le président Dos Santos et le ministre du pétrole. Il nous a proposé de venir rencontrer à Dubaï le ministre du pétrole", poursuit-il.

Interpellé par Paul Lantieri, le principal prévenu, qui lui lance un "escroc !", il répond : "Oui, escroc qui assume ce qu'il fait".

Bazin a notamment présenté un faux policier à Rouge pour se donner de la crédibilité.

La présidente Christine Mée lit peu après longuement les déclarations de Paul Barril lors de l'instruction, qui corroborent à peu près celles de Bazin, mais rejette sur ce dernier l'initiative de faire intervenir de faux policiers.

"Dans mon esprit, c'est Bazin, après un accord entre nous deux, qui devait s'occuper du problème de Rouge. (...) Je pense également qu'il a pris beaucoup d'initiatives personnelles car il déborde d'imagination", avait notamment déclaré Barril.

Bazin a-t-il vraiment envisagé "l'élimination physique" des gêneurs, demande la présidente ?

"Non, c'était du vent. Le but était de faire durer l'illusion, et que ça ait l'air vrai", répond le prévenu.

"Escroc, donc, plus que mercenaire", estimait le juge d'instruction dans son ordonnance de renvoi.

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