Printemps décisif pour les transports maritimes en Corse

L'Assemblée de Corse doit se prononcer vendredi 7 juin sur la renégociation de l'appel d'offre entre la Corse et Marseille avec les trois compagnies candidates. Un vote dans un contexte très tendu. Paul-Marie Bartoli, président de l'Office des transports, est l'invité du Corsica Sera du 5 juin.

Ce vendredi 7 juin, l’assemblée de Corse doit voter une proposition de l’Office des Transports : renégocier avec les candidats de l’appel d’offres du futur service public Marseille-Corse qui doit débuter en Janvier 2014 pour dix ans.

Les offres sont estimées irrecevables par l’OTC. Trop cher pour le groupement SNCM/CMN et pas assez de navires pour la Corsica Ferries France. 

Ce vote intervient dans un contexte particulièrement agité. Dernier exemple en date : la rencontre  entre le Ministre des transports et les syndicats le 4 juin à Marseille.

Une réunion décevante ?

Le mardi 4 Juin, les représentants de  cinq syndicats de la Méridionale (CMN) et de la SNCM sortent de la préfecture des Bouches du Rhône, à Marseille. Ils sont « réservés » ou bien encore « sceptiques » voire « déçus ».

Les syndicalistes viennent d’avoir plus d’une heure d’échange avec Frederic Cuvillier, le Ministre des transports ; et à la sortie peu de choses concrètes et beaucoup de questions :

La condamnation par Bruxelles à rembourser 220 millions d’euros ? L’État n’a pas encore introduit l’appel promis. Réponse : nous vérifions et attendons la notification officielle de la Commission.

Concrètement, un homme, Jean Marc Lacave est nommé Monsieur SNCM pour rétablir la liaison entre les ministères des finances et des transports. Cela va-t-il réveiller l’État, propriétaire majoritaire de la compagnie ?

Dans une  lettre envoyé à Michel Vauzelle,  le Président de la région PACA, le 28 Mai,  François Hollande écrit : « la priorité du gouvernement est aujourd’hui de construire un plan industriel assurant la pérennité de la compagnie et préservant le maximum d’emplois ».

Quel est le plan ?

L’Elysée veut il et peut il demander à Veolia, l’actionnaire principale, de bâtir un plan plus conséquent et socialement moins destructeur que l’actuel ? La réponse sera, peut être, connue lors d’un Conseil de Surveillance de la SNCM, qui s’annonce décisif, le 20 Juin à Paris.

A cela s’ajoute la demande de Commission d’enquête parlementaire demandée par le député Paul Giacobbi sur les conditions de privatisation de la SNCM, en 2005.

Face à cette demande, plusieurs observateurs s’interrogent. « Quel est le but poursuivi ». Ce pourrait être une « façon de constater l’absence de plan industriel et de relancer un projet de Société d’Economie Mixte ».

Ce projet est suivi par un « monsieur SEM » nommé auprès de l’Office des Transports de la Corse, il y a bien anguille sous roche. Pour certains syndicats, c’est une façon « d’habiller le naufrage de la SNCM » et de « transformer la Méridionale en opérateur industriel de la future SEM ».

Surtout, les exemples appliqués en Europe ne font pas forcement leur preuve. La Compagnie régionale sarde n’existe plus et la compagnie publique Sea France est devenue une SCOP  -My Ferry Link-  avec seulement trois navires et peu de personnels.

De plus, les syndicalistes s’interrogent : « une commission d’enquête sur la SNCM c’est une chose, mais pourquoi pas aussi sur la C F F  » ?  Dans l’opposition, le groupe communiste n’avait pas hésité à déposer des demandes de commission parlementaires, sans suite.

Face à toutes ces questions sans réponses et ces inquiétudes, les cinq syndicats maintiennent leur préavis pour une grève prévue le 27, à deux jours du Tour de France.

Une DSP en question

C’est dans ce contexte que l’assemblée de Corse vote vendredi. Les offres des trois compagnies candidates sur Marseille-Corse sont considérées comme irrecevables par l’Office des Transports de la Corse.

Offre trop coûteuse pour le groupement CMN/SNCM et techniquement irrecevable (pas assez de navires pour Corsica Ferries France). Il faudra renégocier avec les candidats.

 

Dernière minute: dans le rouge, l'Office des transports
La  Chambre Régionale des Comptes de Bastia a rendu ses recommandations dans le dossier du déficit financier de l’OTC. 
Elles ont été transmises au Président de l’OTC, Paul Marie Bartoli.
Elles demeurent, pour l’instant confidentielles.
Il faut rappeler que l’OTC a ses comptes dans le rouge.
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