Meurtre de Joël de la Foata: François Susini condamné à 14 ans de réclusion criminelle

Après un peu plus de trois heures de délibéré, la cour d'assises de Corse-du-Sud a condamné, mercredi 19 juin, François Susini à 14 ans de réclusion criminelle pour le meurtre de Joël de la Foata, en 2010 à Ajaccio. La cour n'a pas retenue la théorie de la légitime défense. 

14 ans de réclusion criminelle

A la question "François Susini a-t-il agi dans une situation de légitime défense ?, la cour a répondu non". Mercredi soir, les jurés de la cour d'assises de Corse-du-Sud n'ont donc pas suivi la thèse soutenue par la défense, selon laquelle François Susini aurait tué Joël de la Foata en état de légitime défense. Ses avocats avaient plaidé l'acquittement.

Mercredi matin, l'avocat général avait requis une peine de 18 à 20 ans de prison, indiquant que tous les éléments de l'intention d'homicide volontaire étaient réunis. "La théorie de la légitime défense ne tient pas. Elle a été élaborée pendant les cinq jours de cavale de l'accusé"​, avait déclaré l'avocat général. 

Jeudi soir, les jurés ont condamné Francois Susini à 14 ans de réclusion criminelle. Ses avocats ont dix jours pour faire appel. 
 

Homicide volontaire ou légitime défense​

Joël de la Foata, patron de bar de 48 ans, avait été tué dans une rixe d'après boire, le 24 janvier 2010 aux environs de sept heures, dans le centre ville d'Ajaccio. Après quelques jours de cavale, François Susini, un restaurateur âgé d'une trentaine d'années, s'était rendu à la police en reconnaissant les faits.

Face à la cour, François Susini a toujours maintenu sa version des faits, une bagarre ayant mal tournée. L'altercation aurait bien débuté dans le bar situé, rue Étienne-Conti. Mais pendant l'empoignade, c'est la victime, qui aurait selon lui, sorti une arme.

Réussissant à la maîtriser, il aurait arraché son revolver des mains. Trois coups de feu seraient partis, "pour se protéger, non pour tuer".

 


L'arme pièce manquante au puzzle de l'instruction

L'arme du crime, vraisemblablement un revolver (38 Spécial ou 357 Magnum), n'a jamais été retrouvée. François Susini avait déclaré l'avoir jetée dans une poubelle de la rue Maréchal d'Ornano. En son absence, les experts de la police n'ont jamais pu faire les vérifications qui auraient pu permettre de retrouver des empreintes reliant l'arme à son véritable propriétaire.

La théorie selon laquelle François Susini se serait saisie d'une arme dans les mains de sa victime, n'a jamais été confirmée par les quatre témoins de la scène. A la barre, ils confirment la bagarre, sans pour autant pouvoir la décrire, à cause pour l'un d'entre eux "d'un 4x4 garé qui cachait l'autre bout de la rue". Une mémoire bien sélective pour la partie civile.

Une famille frappée par la violence

Le nom de la victime est rattaché au grand banditisme. Son frère, Jean-Jacques de la Foata, condamné pour plusieurs braquages et qui tenait un magasin de motos à Ajaccio avait été tué par balle pas un tireur isolé équipé d'un fusil à lunette le 8 août 2006 alors qu'il fermait son établissement.

Un autre autre membre de la fratrie, Philippe de la Foata, 45 ans, avait échappé à une tentative d'assassinat à Ajaccio le 14 octobre 2009. Il avait été légèrement blessé au bras par un tireur alors qu'il quittait, en voiture, en début de soirée l'hôpital Notre-Dame de la Miséricorde, sur les hauteurs de la ville.

Joël de la Foata, 48 ans, avait déjà condamné pour détention d'arme.


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