Le "buzz" (désolée pour l'anglicisme) en cours sur l'un des réseaux sociaux les plus populaires au monde concerne la Corse et ses touristes. Ils sont plus de trois millions à déferler sur l'île en été et suscitent l'intérêt amusé ou l'exaspération non feinte de bon nombre d'insulaires
Une page et une pétition
Exemples de ce sport estival "a macagna" particulièrement prisé en Corse : une page a été récemment créée sur Facebook qui s'intitule Election du plus beau pumataghju 2013. Elle connaît une telle popularité qu'en quelques semaines elle a réuni plus de 5800 "j'aime", soit plus d'affluence que notre propre page France 3 Corse ViaStella... Il est vrai que rire à la vue des photos d'hommes et de femmes plutôt mal accoutrés paraît au premier abord plus séduisant que s'informer des derniers accidents, incendies et autres faits graves qui émaillent l'actualité.Et c'est justement un événement survenu hier en Corse qui a déclenché une vague de commentaires sur Facebook (encore!) et même la création d'une pétition : sauvez l'âne !! 2,395 signatures à ce jour.
Pourquoi c'est important
UN ANE MORD SIX PERSONNES .... ON NE CHERCHE PAS A SAVOIR POURQUOI ?? QUE S'EST IL PASSE ,,,NON ???..IL A ETE DECIDE DE L'EUTHANASIER ....
"L'âne de Cartalavonu ne sera pas tué mais confié à un éleveur spécialisé#corse Il s’appellerait Spanghero, spécialiste en lasagna"
ou encore "Sauvez un âne, mordez un touriste !"
Facebook est un réseau social particulièrement bien adapté aux photos et propos acerbes, parfois drôles, parfois honteux.
Pumatghji dans Via cultura
En tous cas ce nouveau buzz vient souligner combien la population corse est partagée entre haine et amour pour ces touristes indispensables à la vie économique de l'île selon les uns... empêcheurs de tourner en rond pour les autres...France 3 Corse Via Stella avait d'ailleurs consacré un numéro de son émission Via Cultura à ces "pumataghji".
Trêve de plaisanterie,
pour mieux comprendre combien le tourisme peut représenter un "tourment" pour la Corse, relire sans modération l'article de Joseph Martinetti dans la revue Hérodote en 2007.
Voici un extrait de l'introduction qui vous mettra sans nul doute l'eau à la bouche :
"La société insulaire est agitée par un débat récurrent sur la meilleure adaptation possible du tourisme à l’insularité et à l’identité corses. Si la nécessité de préserver le « capital naturel » de cette île, sanctuaire d’une « Méditerranée originelle », semble aujourd’hui bénéficier d’un certain unanimisme, la réalité est cependant plus complexe et des intérêts divergents s’exposent au sein de la société insulaire. La rente foncière alimente désormais une économie touristique en proie à une indéniable « criminalisation »."