Une juge demande plus d'informations sur un projet d'évasion prêté à Yvan Colonna

Une juge des référés du tribunal administratif de Paris a demandé mardi 17  à l'Administration pénitentiaire de fournir des éléments supplémentaires sur un projet d'évasion prêté à Yvan Colonna en juillet, qui a motivé son transfèrement de la prison d'Arles à celle de Réau (Seine-et-Marne).

Lors de cette audience, Me Patrice Spinosi, l'un des avocats d'Yvan Colonna, a contesté ce transfèrement qui éloigne encore plus le détenu corse
de sa famille, notamment son épouse, avec laquelle il s'est marié en détention, et son plus jeune fils de 18 mois.

A propos du projet d'évasion prêté à son client, l'avocat a assuré qu'"il n'y a strictement rien" dans le dossier.

"Une enquête judiciaire est en cours au parquet antiterroriste de Paris", a répliqué un représentant de l'Administration pénitentiaire, qui n'a pas donné plus de précision, au nom d'"impératifs de sécurité publique".

Tout en disant comprendre ces impératifs, la juge des référés, Martine Doumergue, a estimé que "cela revient à demander au juge de forcément croire l'administration sur parole".

"Tout ce qui viendrait un peu étayer" les soupçons pesant sur M. Colonna "serait le bienvenu", a-t-elle ajouté, repoussant l'instruction du dossier jusqu'à jeudi midi pour laisser au ministère de la Justice la possibilité de fournir des éléments supplémentaires.

La magistrate a annoncé qu'elle ne rendrait pas sa décision avant la semaine prochaine.

Condamné définitivement en juillet 2012 à la réclusion criminelle à perpétuité pour l'assassinat en 1998 du préfet de Corse Claude Erignac, Yvan Colonna purgeait sa peine à la maison centrale d'Arles.
Mais le 12 juillet, il a été transféré à la prison de Réau, le ministère de la Justice lui prêtant un projet d'évasion.

Pour son avocat, ce transfèrement est une "atteinte à la vie familiale" d'Yvan Colonna, car il rend toute visite de son épouse "extrêmement difficile", notamment en raison du "coût prohibitif" des billets d'avion.

"Il n'y a jamais plus eu de parloir avec sa femme et son fils" depuis son arrivée à Réau, a lancé Me Spinosi.

Le représentant de l'Administration pénitentiaire a relativisé cette question des coûts financiers, en faisant valoir que l'on pouvait bénéficier de "tarifs
préférentiels" sur certains vols à condition de s'y prendre à l'avance.
Il a ajouté que le détenu avait reçu quinze visites, dont deux de son fils aîné de 22 ans, depuis son déplacement à Réau, et qu'entre décembre 2012 et juillet 2013, son épouse ne lui avait rendu visite qu'à trois reprises à la maison centrale d'Arles.

"Arles, c'était déjà compliqué", a répliqué Me Spinosi, en indiquant qu'Yvan Colonna contestait également son affectation dans cette prison des Bouches-du-Rhône et demandait à purger sa peine à Borgo, en Corse.

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