Projet d'évasion Colonna: la justice saisie, les preuves manquent

La Chancellerie a fait parvenir jeudi 19 septembre des éléments supplémentaires au tribunal administratif de Paris sur le projet d'évasion prêté à Yvan Colonna. Aucun élément matériel ne figure au dossier mais des "déclarations" de détenus, selon ce document que France 3 Corse s'est procuré.  

Dans cette affaire, Yvan Colonna conteste son transfèrement le 12 juillet de la prison d'Arles (Bouches-du-Rhône) à celle de Réau (Seine-et-Marne), qui l'éloigne encore plus de sa famille, en Corse.

Le ministère de la Justice avait justifié ce déplacement en raison d'un projet d'évasion du détenu, condamné définitivement à la perpétuité pour l'assassinat en 1998 du préfet Claude Erignac. Yvan Colonna est par ailleurs inscrit au répertoire des détenus particulièrement signalés.

La Chancellerie a fait parvenir jeudi des éléments supplémentaires au tribunal administratif de Paris pour justifier sa décision. Le document de deux pages, que nous nous avons pu consulter, fait référence à trois "déclarations" distinctes de détenus évoquant "un projet d'évasion concernant Yvan COLONNA et devant avoir lieu à la mi-juillet".

"Le 24 mai 2013, la direction de l'administration pénitentiaire est informée par la direction interrégionale des services pénitentiaires de Marseille des déclarations d'un détenu évoquant un projet d'évasion concernant Yvan Colonna" prévu "à la mi-juillet", déclare le ministère.

Le 19 juin, un renseignement similaire provient d'une personne "incarcérée dans un autre établissement pénitentiaire" et "les informations recueillies présentent des convergences avec celles communiquées en mai".

Enfin, le 3 juillet, "une troisième source (...) évoque là encore une personne appartenant au grand banditisme, dont le nom revient une nouvelle fois et qui serait associée au projet d'évasion concernant Yvan Colonna", affirme le ministère de la Justice.

Le document ne détaille pas de "mode opératoire" et ne fait référence à aucun élément matériel. Les avocats d'Yvan Colonna contestent tout projet d'évasion de leur client et estiment que le transfèrement porte atteinte à sa vie familiale.

Pour l'un des avocats d'Yvan Colonna, Me Patrice Spinosi, la note envoyée par le ministère prouve que "le dossier de l'administration est vide". "Des rumeurs de coursives sont les seuls éléments ayant justifié un transfert dans un établissement en région parisienne qui prive Yvan Colonna du soutien des siens", a-t-il ajouté.

L'ordonnance devrait être rendue la semaine prochaine.

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