Soixante-dix policiers à Ajaccio et 1.700 à Marseille, selon les organisateurs, ont manifesté ce mardi 5 novembre pour défendre leurs acquis sociaux et les mesures budgétaires prévues en matière de sécurité.
A Ajaccio, soixante-dix policiers ont dénoncé, lors d'une manifestation devant la préfecture de Corse, des "promesses non tenues de Manuel Valls" pour lutter contre la délinquance et "les attaques frontales" du gouvernement contre leurs acquis sociaux.
A l'appel du syndicat Unité SGP Police-Force ouvrière, majoritaire chez les gardiens de la paix et les gradés, les manifestants ont défilé du commissariat à la préfecture voisine aux grilles de laquelle ils ont accroché une gerbe de fleurs ornée d'un ruban mauve "en signe de deuil des acquis sociaux", selon le secrétaire départemental du SGP-FO de Corse-du-Sud, Raphaël Vallet.
"Nous sommes ici pour dénoncer le bal médiatique de Manuel Valls dont les annonces faites en Corse il y a un an, notamment de renforts, n'ont
été suivies d'aucun effet", a déclaré M. Vallet aux policiers.
La quête pour les enquêtes
Il a aussi déploré le non remplacement de fonctionnaires partis à la retraite, les retards dans les carrières et l'absence de moyens matériels et financiers pour remplir les missions dévolues à la police nationale.
Le secrétaire départemental de Force Ouvrière, Paul Giacomoni, venu apporter avec plusieurs militants de FO le soutien de la centrale aux protestataires, a souligné qu'"en Corse, la police fonctionne a minima, par défaut de moyens".
A la fin de la manifestation, qui s'est déroulée sans incident, M. Vallet a effectué une quête symbolique pour illustrer "le dénuement des policiers". Il devait ensuite être reçu à la préfecture.
Gros rassemblement à Marseille
A Marseille, le rassemblement a eu lieu devant la préfecture à l'appel de SGP Police-FO pour dénoncer "la politique d'austérité, la "remise en cause des droits sociaux", le "blocage des salaires", la réforme des retraites et la baisse de l'indemnité pour risques pour les jeunes policiers inscrite dans le budget 2014.Le 22 octobre, des rassemblements avaient eu lieu à Paris et dans diverses villes de province contre la baisse de l'indemnité destinée aux élèves policiers.
Les syndicats de police sont très hostiles à la diminution d'une indemnité dite de sujétions spéciales de police (ISSP) des élèves policiers et gendarmes en école inscrite dans le budget 2014 afin de réaliser une économie de 12 millions d'euros, selon Bercy.
Les syndicats protestent également contre le fait que la revalorisation salariale, prévue pour les gardiens de la paix en vertu d'un accord passé ces dernières années, soit "reportée de neuf mois".
En réaction au mouvement de mécontentement, le ministère de l'Intérieur a promis mi-octobre des "recrutements" de jeunes policiers prévus dans le budget 2014.