La socialiste Emmanuelle de Gentili, chargée des affaires européennes de la Collectvité Territoriale de Corse, a exhorté lundi le gouvernement à agir concrètement en faveur de la SNCM face à "l'acharnement" de la Commission de Bruxelles contre la délégation de service public maritime (DSP).
L'une des principales dirigeantes de la Collectivité exécutive de Corse (CTC), chargée notamment des affaires européennes, a exhorté lundi le gouvernement à agir concrètement en faveur de la SNCM face à "l'acharnement" de la Commission de Bruxelles contre la délégation de service public maritime (DSP).
"Après les paroles, les Corses attendent rapidement des actes, car dans l'île, le doute demeure sur les modalités de cet engagement" du gouvernement envers la Société nationale Corse Méditerranée (SNCM), a déclaré Emmanuelle de Gentili, qui est aussi secrétaire nationale adjointe du PS et candidate aux prochaines municipales de Bastia
Se félicitant de la volonté proclamée du gouvernement de "sauver la SNCM", Mme de Gentili a souligné dans une déclaration à l'AFP que "les salariés, les socioprofessionnels, les usagers, tous ceux qui ont une relation économique, professionnelle ou commerciale avec la compagnie s'inquiètent pour son avenir."
Elle a aussi dénoncé le jeu de la Commission européenne "qui s'apparente à un acharnement (...) de la part de dirigeants ultra-libéraux dont le mandat s'achève en juin prochain".
La CTC a attribué en septembre pour dix ans la DSP à un consortium SNCM-Méridionale
"Un projet industriel sérieux comprenant un renouvellement de la flotte, un redéploiement commercial et de nouveaux accords d'entreprise existe et doit être mis en place" en janvier, a rappelé Mme de Gentili.
Elle demande donc au gouvernement, l'Etat étant actionnaire à hauteur de 25%, de "communiquer rapidement et officiellement sur sa stratégie (...), au-delà des rumeurs de dépôt de bilan et de vente des actifs".
Elle souhaite aussi "connaître, publiquement et clairement, les intentions" de Veolia, l'actionnaire principal (66%) dont elle stigmatise "l'indifférence manifeste, voire l'hostilité" au plan de développement.
En Corse, "l'avenir de 640 emplois directs et de 140 fournisseurs pour un total de 44 millions d'euros réinjectés dans l'économie locale chaque année
en dépend", a-t-elle ajouté.
Elle a rappelé qu'une réflexion était en cours à la CTC pour permettre à la Corse de "sécuriser ses transports, d'assurer l'utilisation de l'outil par les insulaires et de choisir les types de navires adaptés à ses besoins."
"L'investissement public, au premier rang duquel l'enveloppe de continuité territoriale, doit être utilisé exclusivement dans l'intérêt économique et social de l'île", a rappelé Mme de Gentili, écartant l'idée de la gestion d'une compagnie régionale par la CTC, soutenue par les nationalistes.