L'actionnaire majoritaire de la SNCM, Transdev, n'étant pas représenté, le conseil de surveillance de la compagnie prévu ce vendredi 20 décembre à Marseille a été annulé faute de quorum. Les marins de la SNCM, pour leur part, soutiennent le plan de relance de la direction.
L'actionnaire majoritaire de la SNCM, Transdev, ainsi que l'État, également actionnaire, n'étaient pas représentés au conseil de surveillance de la compagnie prévu ce vendredi 20 décembre à Marseille où les marins ont accepté jeudi par un "référendum/consultation" un projet d'accord social du plan de relance de la direction.
#podcast Marc Dufour : "La SNCM tiendra jusqu'à la prochaine saison touristique" - Le Choix de Yves Calvi: Le ... http://t.co/aTyWvsUD2V
— RTL France (@RTLFrance) 20 Décembre 2013
"Nous avons été informés que Transdev ne participera pas au conseil de demain" vendredi, a indiqué le représentant CFE-CGC des officiers au CS, Pierre Maupoint de Vandeul.
Interrogé par l'AFP, Transdev, coentreprise de transports de la Caisse des dépôts et de Véolia, et premier actionnaire de la SNCM avec 66%, a également confirmé qu'elle ne serait pas présente, ce qui devrait poser des difficultés pour atteindre le quorum nécessaire aux décisions du conseil.
Le ministère des Transports a précisé que les administrateurs de l'État et de Transdev avaient demandé jeudi le report du conseil de surveillance (CS), sans objet selon eux suite au vote la veille par le conseil d'administration de Transdev d'un prêt de 13 millions d'euros.
L'octroi de ce prêt a été autorisé pour "permettre la finalisation des travaux engagés sur "les scenarii permettant d'assurer la pérennité de l'entreprise" SNCM, selon le groupe. "Aucun autre soutien financier ne pourra être apporté à la SNCM", a ajouté Transdev.
Le conseil de vendredi devait notamment acter ce prêt, indispensable à la poursuite de l'activité immédiate de la SNCM.
Lors de cette réunion devaient aussi être abordés différents points concernant la conciliation ouverte par le président du tribunal de commerce de Marseille pour favoriser le recouvrement de sommes dues à la compagnie notamment par la Collectivité territoriale de Corse.
L'avenir du Napoléon Bonaparte devait aussi être évoqué. Ce car-ferry a subi une avarie importante dans le port de Marseille lors d'une tempête en octobre 2012, et doit soit être réparé, soit partir à la casse, ce qui entraînerait l'indemnisation de la compagnie.
Enfin, les salariés actionnaires attendaient de connaître les développements du comité de pilotage de la SNCM, qui réunit le gouvernement et les actionnaires, mais dont les représentants des salariés actionnaires (9% du capital) sont exclus.
Les marins soutiennent le plan de relance de la direction
En attendant, les marins ont implicitement apporté leur soutien à la direction en votant à une majorité de 59% (pour 72% de participation) un projet d'accord social prévoyant d'atteindre 25% de gains de productivité."Ce résultat confirme sans ambiguité la détermination des marins de la SNCM à apporter leur contribution au plan de redressement de la compagnie", a indiqué la direction de la SNCM dans un communiqué.
La SNCM fait face à d'importants problèmes de trésorerie - liés à une saison en berne, à l'avarie du Napoléon Bonaparte et aux importantes sommes dues par la CTC - et d'actionnariat. Veolia, l'un des actionnaires de Transdev, devait récupérer en direct les 66% de l'entreprise en échange d'un désengagement de cette filiale transport, au profit de la CDC.
Cet accord n'a pas pu se réaliser en raison de la double condamnation de la France par la commission européenne, qui a jugé illégales 440 millions d'euros d'aides publiques et demandé à l'Etat d'en réclamer le remboursement à la SNCM. Veolia ne voulant pas assumer cette condamnation, elle a donc préféré suspendre cet accord et cherche à ce désengager de la compagnie.
Marc Dufour confiant...jusqu'à la prochaine saison
Pour sa part, ce vendredi matin sur RTL, Marc Dufour a réaffirmé sa confiance en l'avenir immédiat de la compagnie.Une plainte contre les aides, accordées sans contrôle, à la Corsica Ferries France
Le syndicat des marins CGT de Marseille a, pour sa part, fait savoir ce 20 décembre qu'il a déposé une plainte auprès de la Justice européenne afin de contester les aides que la compagnie Corsica Ferries a obtenues de la Collectivité territoriale de Corse au titre de l'aide sociale entre 2002 et 2007.La CGT des marins estime que le mécanisme dont a largement bénéficié la compagnie low cost Corsica Ferries (environ 180 millions d'euros) "a été totalement dévoyé car il a servi à couvrir tous les passagers, sans respect des caractéristiques sociales ni de l'objet de l'aide".