La compagnie maritime en difficulté SNCM a annoncé jeudi 2 janvier qu'elle allait porter plainte contre la société privée Corsica Ferries pour concurrence illégale, comme le réclamaient les syndicats de l'entreprise, au deuxième jour d'une grève qui paralyse le trafic.
"Nous allons engager une procédure contre Corsica Ferries. Nous considérons qu'il y a une distorsion de concurrence, et que nous ne travaillons pas avec les mêmes règles", a indiqué Pierre Jaumain, porte-parole de la compagnie.
Cette annonce fait suite à une assemblée générale dans la matinée à Marseille au siège de la société, au cours de laquelle les syndicats ont demandé à la direction de reprendre à son compte cette plainte déjà déposée par la CGT-marins auprès de la Commission européenne.
Le syndicat majoritaire avait indiqué le 20 décembre avoir saisi la Commission européenne "pour aide d'Etat illégale aboutissant à des pratiques anticoncurrentielles", en référence à une "aide sociale directe" aux passagers d'environ 180 millions d'euros dont aurait bénéficié depuis 2002 la société privée Corsica Ferries.
Cette "aide sociale", qui visait à l'origine à soutenir les personnes dépendantes, en difficulté et les jeunes, a été dévoyée de cet objectif au bénéfice d'un versement forfaitaire au transporteur, accusent les plaignants.
Les syndicats de la SNCM estiment plus généralement que Corsica Ferries exerce un "dumping social et fiscal" grâce à son pavillon italien international.
L'annonce de la direction intervient au deuxième jour d'une grève très suivie à la SNCM qui paralyse le trafic, sur fond de conflit autour de l'actionnariat de la compagnie.