Le procès de Paulu Andria Mastor s'est ouvert vendredi devant la cour d'assises de la Haute-Corse. Le jeune homme comparaît pour homicide volontaire, accusé d'avoir assassiné Jean-Baptiste Baghioni, 27 ans, en mars 2012, au sortir d'une soirée étudiante à Corte.
Dans le box, Paulu Andria Mastor, vingt-trois ans, qui n'en parait guère plus de seize ou dix-sept. Sa voix est claire, ses premières paroles: "J'ai eu une altercation avec Baghioni et je lui ai tiré dessus".
Ce soir-là, dans la nuit du 15 au 16 mars, Paulu Andria Mastor vend de la cocaïne à deux reprises à une vague connaissance pour "rendre service à un ami".
Puis il rencontre une première fois la victime en soirée, dans un bar. Les témoins décrivent un échange paisible. Paulu Andria Mastor prétend avoir été insulté une heure plus tard, le voilà donc de retour à la fermeture du bar et avec une arme.
S'en suit une nouvelle rencontre avec Jean-Baptiste Baghioni qui l'aurait menacé, prétend cette fois Paulu Andria Mastor. Les témoins n'ont rien vu, mais pris de panique en raison "de la mauvaise réputation de Baghioni", Paulu Andria Mastor fait alors feu à cinq reprises touchant sa victime deux fois.
Que se sont dit réellement les deux hommes ? Un possible conflit entre revendeurs de drogue avance le Président de la cour d'assises de Bastia, Philippe Herald ?
Mystère, car c'est le trou noir d'une instruction qui dresse aussi en filigrane le portrait d'une certaine jeunesse corse, sortie des nouvelles les plus noires de Marc Biancarelli, une jeunesse qui aime l'alcool, les armes et la cocaïne.
Les armes, comme le pistolet 9mm que portait Paulu Andria Mastor ce soir-là, à la ceinture, pour "faire le beau et suivre la mode".
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