Quatre personnes déférées dans l'enquête sur l'Aviation club de France

Quatre des personnes interpellées mardi dans l'enquête sur le cercle de jeux parisien l'Aviation club de France (ACF), dont son dirigeant Marcel Francisci, ont été présentées jeudi 18 septembre à des juges d'instruction qui pourraient les mettre en examen, a indiqué une source judiciaire.

Les policiers du Service central des courses et jeux (SCCJ) de la Direction centrale de la police judiciaire (DCPJ) opéraient sur commission rogatoire de juges d'instruction parisiens.

Leur enquête, ouverte en avril 2013, vise d'éventuels faits de "travail dissimulé", "abus de confiance", "exercice illégal de la profession de banquier" ou encore "blanchiment en bande organisée de travail dissimulé".

Selon une source proche du dossier, les enquêteurs soupçonnent notamment l'existence jusqu'en 2011 d'un système de paiement en numéraire des heures supplémentaires des salariés.

Une dizaine de personnes avait été interpellées mardi lors de l'opération de police à l'ACF, où sont régulièrement organisés des tournois de poker.

L'ACF est dirigé par Marcel Francisci depuis quelques années. Il en avait hérité de son père Roland qui l'a longtemps animé.


Le règne des Francisci sur les cercles de jeux

Roland est l'un des frères de Marcel Francisci père, surnommé l’empereur des jeux, qui a dirigé la plupart des cercles de jeux parisiens avant d'être abattu à Paris en 1982. A sa mort, sans douté liée au "milieu", ses frères ont repris les affaires, Antoine au cercle Haussmann, établissement qui a fermé ses portes en 2011 pour de présumées parties clandestines et Roland à l'ACF pendant vingt ans.

Ce proche de Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy sera élu député puis président du conseil général de Corse du Sud jusqu’à sa mort en 2006. Jusqu'à aujourd’hui, c’est donc son fils aîné Marcel, 45 ans, qui avait repris le poste de directeur des jeux. 

"Marcel junior" est aussi vice-président du conseil général de Corse du Sud et dirige le comité départemental de l’UMP.

Lieux mythiques de la nuit parisienne depuis plus de soixante ans, les cercles de jeux ont récemment vécu des moments difficiles, marqués par des scandales à répétition ou des fermetures administratives.

Depuis 2008, sept cercles ont été fermés sur les dix que comptait Paris. Les procès se sont succédés, de Concorde à Wagram avec souvent en arrière-plan la Corse et le grand banditisme. Selon la police, ils attirent les voyous car ils brassent des montagnes d'argent liquide et sont soumis à une législation souple.
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