Dans le cadre de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, les mesures relatives au traitement des mains courantes et des procès-verbaux en matière de violence conjugale était présenté mardi au Palais de justice d'Ajaccio.
Mis en place depuis l'an dernier, ce plan renforcé doit inciter les victimes de violences conjugales, pas toujours prêtes à déposer plainte, à réagir dès les premiers actes de violence.
Dans ce cas, les mains courantes peuvent constituer un premier élément de dénonciation des faits, susceptible de servir dans le cadre d’une éventuelle procédure judiciaire.
En 2013, sur Ajaccio et Porto-Vecchio, 76 femmes ont été suivies en accueil de jour par le Cnidff de Corse-du-Sud (Centre National d’Information sur les Droits des Femmes et des Familles) et 45 hébergés avec leurs enfants.
80 plaintes ont été enregistrées pour des violences faites aux femmes en Haute-Corse. Des chiffres en constante augmentation.
Reportage de Marie Cristiani, Stéphane Agostini, Marie-Hélène Folacci
Une femme décède tous les trois jours
En France, une femme décède tous les trois jours sous les coups de son compagnon et chaque année, plus de 216.000 femmes sont victimes de violences commises par leur partenaire. Seules 16% déposent plainte."En France, malgré toutes les lois votées, elles restent incomplètes et pas appliquées", a déclaré Suzy Rojtman, porte-parole du Collectif national pour les Droits de Femmes, qui a organisé la manifestation.
"Les personnels de la justice et de la police ne sont pas du tout formés. Quand une femme se rend dans un commissariat pour dénoncer des violences, elle est très mal accueillie", regrette Valentine Mercier, des efFRONTé-e-s.
"Tuer une femme parce qu'elle est une femme doit être une circonstance aggravante", estime Claire Serre-Combe, porte-parole de Osez le féminisme, qui a lancé une campagne pour la reconnaissance du "féminicide".
Elle donne l'exemple de l'Espagne, qui a voté une loi cadre contre les violences faites aux femmes, avec des tribunaux spécialisés "et des moyens énormes": "ça a payé, les violences ont énormément baissé en Espagne".
Le 4e plan interministériel de lutte contre les violences faites aux femmes (2014-2016) prévoit la généralisation du téléphone "grand danger", le développement de dispositifs pour faciliter les dépôts de plainte, ou encore la formation des professionnels à la gestion des violences intrafamiliales et un meilleur accueil des femmes étrangères fuyant des violences.
Reportage de Marie Cristiani, Michael Martin, Marie-Hélène Folacci