Quelques jours après les attentats de Paris, de nombreux juifs se sentent menacés. Certains se disent prêts à quitter la France pour Israël. Un phénomène très marginal en Corse où la petite communauté juive se sent en sécurité.
Yohan Cohen, Yoav Hattab, Philippe Braham et François-Michel Saada ont été tués vendredi à Paris dans un supermarché casher, par le jihadiste Amedy Coulibaly.
Ce nouvel attentat antisémite, après celui du 19 mars 2012 à Toulouse où Mohamed Merah avait tué trois enfants et un enseignant d'une école juive, pourrait se traduire par une augmentation des départs de juifs français vers Israël, après une année 2014 record qui a vu 7.000 d'entre eux faire leur "aliyah", terme hébreu qui désigne l'émigration vers Israël.
Avec un demi-million de membres, la communauté juive de France est la troisième plus importante au monde, après Israël et les Etats-Unis. En Corse, la petite communauté juive, estimée à moins d'une centaine de personnes, ne ressent pas cette insécurité qui pourrait la pousser à quitter l'île.
"On vit en Corse, on est bien (…) Chacun pratique son culte personnellement, il n'y a pas besoin de l'étaler dans la rue", explique Debora Bardini, ajaccienne de confession israélite. "Si un jour je me sens en danger, (…) et j'espère que cela n'arrivera jamais, je partirais là-bas", ajoute-t-elle.
Cette émigration vers Israël est très marginale en Corse. "Les derniers qui sont partis sont des retraités", explique Daniel Bueno, bastiais de confession israélite. "Ils veulent y vivre pour retrouver leurs parents, leurs amis, mais ils n'avaient aucune raison de partir".
"Je pense qu'en Corse, ce sont des démarches plus ou moins individuelles. Il n'y a pas pour l'instant, grâce à Dieu, de menaces qui visent la communauté juive", ajoute Nicolas Antonelli, président de l'association Corse Israël.
L'association Corse Israël, œuvre depuis une dizaine d'années pour le développement des relations entre la Corse et l'état d'Israël avec notamment la mise en place de jumelage entre les villes.