Une solution concernant la SNCM, sur le sort de laquelle le tribunal de commerce de Marseille doit statuer le 10 juin est "possible" et "peut-être à portée de main", a estimé Manuel Valls lors de son déplacement vendredi dans la cité phocéenne.
"L'objectif constant du gouvernement, dans le dialogue avec l'ensemble des parties, c'est d'assurer la continuité d'une desserte de la Corse et de préserver un maximum d'emplois. J'ai le sentiment - sans vouloir préjuger de la décision que prendra le tribunal de commerce - que cet objectif est possible et peut-être (...) à portée de main", a déclaré devant la presse le Premier ministre.
En début d'après-midi, les représentants syndicaux de la compagnie ont été reçus par des membres des cabinets du Premier ministre et du secrétariat d'Etat aux transports.
Ces derniers ont assuré aux représentants des salariés qu'ils auraient "dans les prochains jours" une entrevue avec le Premier Ministre et le secrétaire d'Etat aux Transports.
"Nous avons demandé que cette rencontre soit organisée avant la date du 10 juin", date à laquelle le tribunal de commerce de Marseille doit rendre son délibéré sur l'avenir de la compagnie, a indiqué à l'AFP au sortir de la réunion Maurice Perrin, représentant CFE-CGC et des salariés actionnaires de la SNCM.
Début juillet, Manuel Valls avait annoncé sa préférence pour la mise en redressement judiciaire de la compagnie, ce qui avait provoqué la colère des syndicats, lancés dans une grève dure en haute saison touristique.
Après plusieurs mois d'incertitudes, la compagnie a finalement été placée en redressement judiciaire le 28 novembre et le processus de reprise, qui a connu de multiples rebondissements en raison de la complexité du dossier, notamment du point de vue du droit européen, devrait connaître une fin prochaine. Trois offres de reprise de la compagnie maritime ont été déposées.
Lors d'une audience à huis clos mercredi, le procureur a marqué sa préférence pour l'offre de Daniel Berrebi, dirigeant de Baja Ferries, tout en ménageant l'offre concurrente du groupe corse Rocca, mais en écartant la troisième, celle de Christian Garin, ancien directeur du port de Marseille.
Dans le meilleur des cas, environ 900 salariés seront repris dans la nouvelle compagnie, sur les 1.500 CDI que compte actuellement la compagnie.