Au moment où les alliés débarquent sur les plages normandes, les Corses ont eux été libérés depuis huit mois. L'évènement est salué avec enthousiasme sur l'île, où les conditions de vie sont très difficiles. Témoignages.
Ils l'ont appris d'abord sur les postes TSF, les fameux postes à lampes de l'époque. Et puis le lendemain, dans tous les journaux. C'était le 6 juin 1944, jour du débarquement des troupes alliées sur les plages de Normandie. Les Corses étaient libérés de la présence ennemie, mais ils n'en connaissaient pas moins les douloureuses conséquences de l'occupation...
Manger à sa faim surtout, était compliqué sur l'île. Marie Stefanini, jeune institutrice de 26 ans et ancienne résistante en 1944, se souvient. "Au village il n'y avait pas de problème, on s'en tirait normalement. Par contre à Ajaccio, il fallait tout le temps faire la queue, au marché, devant les magasins et les maraîchers... Le ravitaillement était difficile, mais on s'en tirait mieux que pendant l'occupation italienne".
A Bastia, un immeuble sur trois a été détruit. Tout manque, la nourriture comme les vêtements. Peu mangent à leur faim. Alors le marché noir et le système D prennent le relais, parfois avec la complicité des Américains.
70 ans plus tard, Félix Simonpaoli se rappelle avec malice le goût du pastis artisanal qu'un patron de bistrot très "débrouillard" fabriquait à base d'extrait d'anis... Il n'avait que 16 ans à l'époque, mais sans nul doute avait-il goûté au "nectar" interdit.
"On était jeunes, on ne comprenait pas ce qui se passait", ajoute-t-il.
Interviews de Marie Stefanini et Félix Simonpaoli :
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Au même moment, sur l'île les Alliés et les troupes de libération se concentrent sur un autre front, la libération de Rome et de l'Italie centrale. Quelques mois plus tard, en novembre, près de 12.000 Corses vont être mobilisés ou engagés volontaires dans l'armée de libération pour participer à la campagne d'Italie.
Interview de Sylvain Gregori, historien :
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