Ce 12 juillet, les avocats du policier, suspecté d'avoir éborgné Maxime Beux en février 2016, à la suite d'incidents en marge du match de football Reims-Bastia, ont indiqué que leur client allait se pourvoir en cassation pour contester son renvoi devant les assises de la Marne.
Les conseils de Christophe Mercier avaient cinq jours pour se décider. Ce lundi 12 juillet, ils ont annoncé que le policier rémois de 48 ans allait se pourvoir en cassation.
L'homme, suspecté d'avoir éborgné le supporter bastiais lors d'échauffourées en marge d'un match Reims-Bastia, en février 2016, conteste ainsi la décision de la chambre de l'instruction de la cour d'appel de Reims, prise le 8 juillet, de le renvoyer devant les assises de la Marne. Il y encourt 15 ans de réclusion criminelle.
Juste après l'annonce du renvoi du policier rémois devant une cour d'assises, Benjamin Genuini, l'avocat de Maxime Beux, sétait montré prudent : "Nous sommes à la fois satisfaits puisque c'est la dernière étape avant le procès d'assises qui permettra à Maxime d'être reconnu dans son statut de victime, avait-il déclaré avant d'ajouter : Nous sommes aussi prudents car la décision est susceptible d'un pourvoi en cassation."
Depuis ce lundi, celle-ci est donc effective.
Mis en examen en avril 2019
En janvier dernier, Christophe Mercier avait fait appel de sa mise en accusation pour "violences volontaires avec usage ou menace d'une arme ayant entraîné une mutilation permanente".
Placé sous contrôle judiciaire depuis novembre 2018, avec interdiction d’exercer sur la voie publique et de porter une arme, le policier de la Brigade Anti-Criminalité (BAC) avait ensuite été mis en examen en avril 2019. En plus d’une reconstitution, une confrontation avait eu lieu à cette même époque entre lui et Maxime Beux.
Deux versions qui s'opposent
Pour rappel, le 13 février 2016, après la rencontre de Ligue 1 Reims-Bastia, des échauffourées entre forces de l’ordre et supporters corses avaient éclaté dans le centre-ville de la cité champenoise.
Âgé de 22 ans au moment des faits, Maxime Beux avait, ce soir-là, perdu définitivement l'usage de son oeil gauche.
Dans cette affaire, deux versions s'opposent quant aux raisons de la blessure du jeune supporter bastiais. Ce dernier assure avoir été victime de violences policières. Selon lui, un tir de flashball ou un coup de matraque serait à l’origine de son infirmité permanente.
Selon la version du policier incriminé, Maxime Beux aurait été déséquilibré par un coup à l'épaule, tombant la tête la première sur un poteau alors qu'il tentait de s'enfuir.
L'affaire avait également entraîné la saisine de l'Inspection générale de la Police nationale (IGPN) qui avait ouvert une enquête.
En avril 2017, la cour d’appel de Reims avait condamné sept supporters du Sporting Club de Bastia à des amendes pour "outrage sur personne dépositaire de l'autorité publique" et "rébellion" lors de ces mêmes incidents du 13 février 2016.