Le syndicat agricole A Mossa Païsana monte au créneau face au risque de voir l'Europe changer ses règles de financement sur les surfaces pastorales. Il qualifie la situation de surréaliste à propos d'accords non écrits pris par les chambres locales avec le ministère et donc rejetés par Bruxelles.
« Ubuesque » telle est jugée la situation. Ministère et Direction départementale des territoires et de la mer (DDTM) précisent clairement qu’il n’y a aucune trace écrite des accords de 2015 concernant la déclaration des parcours pastoraux.
Mais qu’ont donc fait l’État et les représentants syndicaux locaux ? C’est la question posée. « On nous dit que la réunion qui a eu lieu en février 2015, à Paris, n’a jamais existé puisque rien n’a été signé. Il est évident que ceux qui ont accepté de participer à une réunion et que rien ne soit acté officiellement portent une lourde responsabilité sur ce qui se passe aujourd’hui », explique Jean-Luc Albertini, syndicat Mossa Païsana.
« On est dans un film de science-fiction »
« On nous annonce dans les instances locales, les représentants de la DDTM ou autres, que ces réunions qu’on nous avait vantées que les représentants de l’agriculture et les élus de chambre ont vantées en disant : ‘On a réussi à faire reconnaitre à peu près tout, les pastoraux et les pas pastoraux’ que ça n’existe pas et que ça n’a jamais existé.
Que ces réunions n’ont jamais eu de suivis écrits et que donc aujourd’hui elles n’existent pas. On remet en question le référentiel qui avait été défini uniquement pour l’île et qui aujourd’hui n’existe pas, il n’a jamais existé. On est dans un film de science-fiction », s’insurge Bernard Acquaviva, syndicat Mossa Païsana.
Dès le 15 avril, le versement de primes pourrait être supprimé avec des conséquences immédiates. « Il est clair que si les seules surfaces déclarées admissibles au DPB sont des surfaces en herbe, il est évident que toute l’agriculture paysanne et familiale de montagne sera impactée puisque cette agriculture de subsistance ne pourra plus exister puisque les parcours pastoraux traditionnels et séculaires ne seront plus primés par la Pac », reprend Jean-Luc Albertini.
Lundi, à Corte, une réunion est prévue avec tous les représentants locaux. Des réponses seront peut-être apportées.