Aides de la PAC : les éleveurs insulaires inquiets à la veille de la campagne de déclaration 2018

La Commission européenne a estimé que la France s'était montrée trop généreuse dans l'octroi des fonds de la Pac, politique agricole commune. Dans le viseur de Bruxelles, les aides fournies pour les zones de montagne réputées peu productives. Les éleveurs insulaires sont de plus en plus inquiets.

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La traite est finie depuis une heure environ. Jean-André Rossi donne quelques grains de maïs à ses chèvres. Le berger exploite 145 hectares sur la commune de Letia. Jusqu’à présent, cette surface donnait lieu à des DPB, des droits à paiement de base.

La campagne de déclaration de 2018, pour obtenir ces aides européennes, démarre le 1er avril. Mais les DPB pourraient très bien être réduits ou supprimés. « J’ose espérer que ces parcours seront maintenus, parce ce qu’il faut savoir, c’est que derrière ces petites exploitations de montagne il y a bien souvent des familles qui vivent. Et faire disparaître ces exploitations ça serait accélérer la désertification dans le rural. Il n’y a déjà plus personne, si vous enlevez les éleveurs… » , s’inquiète Jean-André Rossi.

Les DPB sont une aide à l’hectare qui varie en fonction de la valeur nutritive des terrains. Les surfaces les moins fourragères sont les moins bien dotées. À taux plein en prairie, 240 euros sont versés aux éleveurs. Pour le maquis bas c’est 35% de cette somme et 50 à 60% pour la chênaie.



« Ce sont des animaux adaptés à nos terrains »


Comme l’essentiel de chevriers, Jean-André Rossi n’exploite que du maquis. C’est justement sur ce type de surface que l’Europe voudrait réduire les paiements. « La chèvre corse, comme la vache aussi, sont adaptés au terrain. Et quand j’entends : 'On enlève les terrains peu productifs’. C’est un petit peu comme si on disait : ‘Plus de chameaux dans le désert’. Ce sont des animaux qui sont adaptés à nos terrains et on travaille avec. On n’a pas forcément besoin de passer avec les tracteurs sur les terrains », continue l’éleveur.

La part de DPB dans le chiffre d’affaires varie en fonction des exploitations. Pour les 140 chevriers de la Corse-du-Sud, les versements oscillent en moyenne entre 10 000 et 20 000 euros par an.

La France négocie. Lundi, des membres de la Commission européenne rencontrent des représentants du ministère de l'Agriculture. « La volonté du ministre est de bouger le moins possible le curseur et de changer le moins de choses possibles sur l’appréciation de ces surfaces pastorales dites faiblement productives où il y a nos troupeaux corses qui pâturent, pour que les agriculteurs soient le moins pénalisés possible », précise Jacques Parodi, directeur régional de l'agriculture et de la forêt.

La PAC verse 35 millions d’euros par an aux éleveurs insulaires. À enveloppe globale identique, une baisse des paiements en montagne conduirait à avantager les zones de plaine.


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