Les avions de la compagnie corse desserviront sept villes étrangères, cet été, en plus des lignes domestiques. Et, sans surprise, c'est Ajaccio qui se taille la part du lion.
A Air Corsica, on veut croire à une prochaine sortie de crise sanitaire. Où, du moins, à une accalmie suffisante pour que l'on puisse voyager de nouveau à l'étranger sans problèmes. C'est ce que l'on devine à la lecture de la liste des lignes internationales qui seront ouvertes dès le printemps prochain, une liste dévoilée par la compagnie régionale le jeudi 20 janvier.
7 destinations, 6 pays
L'offre comprend les lignes qui avaient été mises entre parenthèses durant les deux dernières années, mais également de nouvelles lignes. En tout, 6 pays seront à portée d'avion : la Belgique, l'Italie, la Suisse, l'Autriche, l'Angleterre et la Suède.
- Ajaccio sera relié par avion avec 6 des 7 destinations proposées : Charleroi-Bruxelles Sud, Vienne, Salzbourg, Londres Stansted, Zurich et Rome.
- Figari desservira Charleroi-Bruxelles Sud.
- Calvi proposera comme destinations à l'étranger Charleroi-Bruxelles Sud, Salzbourg, Vienne et Londres Stansted.
- Bastia, enfin, desservira Charleroi-Bruxelles Sud et Göteborg.
✈ [CP] ✈ Air Corsica repart à la conquête de l’Europe vers 6 pays différents dès le 02/04/22.
— Air Corsica (@aircorsica) January 20, 2022
?? (Vienne et Salzbourg)
?? (Charleroi)
?? (Rome)
?? (Londres)
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?? (Zurich)
Découvrez nos 6 destinations !https://t.co/aWi7WEGLkD pic.twitter.com/Dk4Lc8g3Gu
Avec 150.000 sièges proposés sur ces destinations, la compagnie est se positionne en première position pour les vols à destination de l'étranger, face à une offre low-cost chaque année plus présente sur la destination Corse.
Certains choix, de prime abord, peuvent paraître étonnants. Charleroi-Bruxelles Sud, par exemple, se taille la part du lion, avec 17 vols hebdomadaires entre la Belgique et la Corse, quand des pays de taille bien plus importante n'en ont aucun.
Plusieurs explications à cela, selon Luc Bereni, président du directoire d'Air Corsica : "d'abord, le pays est en partie francophone. Ensuite, c'est un pays enclavé, qui n'a pas de plages, et si les Belges veulent rejoindre une destination estivale, c'est très compliqué. Et donc, la demande est forte. Ensuite, nous avons une politique de communication très importante en partenariat avec l'aéroport, pour promouvoir la destination Corse. Et puis Charleroi propose des tarifs très bas pour ses parkings, ce qui permet de laisser sa voiture deux, voire trois semaines, à moindre coût. Une aubaine pour les Belges, mais également pour les gens qui vivent dans les régions frontalières des pays voisins. C'est par exemple pour cette raison que nous ne proposons pas de ligne vers Lille, à moins d'une heure et demi de route".
Ambitieux et optimistes
Après deux exercices compliqués, qui ont contraint Air Corsica à adapter son programme de vol à la pandémie mondiale, comme l'ensemble de ses concurrents, la compagnie régionale se veut à la fois "ambitieuse et optimiste", nous explique Luc Bereni : "nous pensons que les choses vont dans le bon sens, et que d'ici le printemps, les vols internationaux pourront se dérouler comme c'était déjà le cas, la saison dernière, pour les vols nationaux. C'est un risque, mais c'est un risqué mesuré, calculé".
Mais, comme le précise le président du directoire d'Air Corsica, rien n'est gravé dans le marbre. "il y a deux ans presque jour pour jour, en janvier 2020, nous annoncions un programme international qui n'était pas vraiment le même qu'aujourd'hui, mais qui était déjà conséquent. Et l'apparition de la pandémie nous a contraint à mettre tout cela en parenthèse. Donc, si les conditions sanitaires n'étaient pas réunies dans les prochains mois pour que les gens puissent voyager dans de bonnes conditions, nous nous adapterions. Nous avons le mode d'emploi, mais nous préférerions ne pas le mettre en pratique", sourit Luc Bereni.
Ajaccio, destination privilégiée par les touristes
Si Air Corsica affirme, à raison, avoir réparti les vols européens de manière "homogène" entre les deux départements, il n'en est pas de même pour les aéroports. Poretta, l'aéroport de la deuxième ville de Corse, ne bénéficie que de deux lignes étrangères, quand Ajaccio offre six destinations au-delà des frontières hexagonales...
Nous devons, en toute logique, prendre en compte la demande
Luc Bereni, Air Corsica
Luc Bereni ne le nie pas. Mais ce choix s'explique par des impératifs rationnels : "vous savez, je suis Bastiais, alors si cela ne tenait qu'à moi, je mettrais tous les vols à Bastia !", s'amuse le président du directoire. Mais nous devons faire avec notre flotte, qui est de douze appareils. Nous ne pouvons ouvrir vers tous les pays, ni parvenir à desservir tous les aéroports insulaires de la même façon. Nous devons garder en permanence à l'esprit notre mission de service public, avec les dessertes de Paris, Nice et Marseille. Et puis il y a les autres lignes domestiques, Lyon, Toulouse, Clermont Ferrand, Dole ou Toulon".
Air Corsica a donc réparti les vols vers l'étranger avec les moyens à disposition, et en fonction de critères précis. "Nous avons étudié les flux de passagers, en fonction des chiffres des années passées, chez nous, mais également chez les autres compagnies aériennes. Nous devons, en tout logique, prendre en compte la demande, pour optimiser le taux de remplissage des vols internationaux. Et cette demande, ce n'est pas un secret, est nettement supérieure sur certaines destinations insulaires". Sans surprise, les destinations les plus touristiques. Calvi, porte d'entrée de la Balagne, offrira ainsi deux fois plus de destinations étrangères que Bastia au cours de la saison touristique.
Et puis il y a d'autres choses à prendre en compte, et pas des moindres, sur un plan économique : les tour-operators. Une partie de la capacité de chaque vol est mise à leur disposition, par contrat. C'est donc un relais majeur, pour assurer le succès de toute l'opération. "Et le tour-operating est très preneur de certaines destinations, et moins d'autres", reconnait sans mal Luc Bereni.
Au final, ce programme estival fera peut-être quelques déçus, mais il leur suffira de se rappeler de l'époque, pas si lointaine, où l'on ne pouvait rejoindre aucune destination étrangère en partant de Corse, sans devoir subir une correspondance, pour relativiser leur déception...