Angoisse et colère après la découverte de la Xylella Fastidiosa

L'inquiétude est très forte en Corse après la découverte de la bactérie tueuse "Xylella Fastidiosa" en Corse-du-Sud. Un premier cas qui pourrait cacher un foyer plus important et menacer des espèces emblématiques de l'île comme l'olivier ou la vigne. 

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L'angoisse et la colère se sont abattues jeudi sur la Corse après la découverte d'un premier cas de Xylella Fastidiosa, une bactérie tueuse de quelque 200 végétaux, dont la vigne, les clémentiniers et les oliviers, qui a déjà des ravagé des milliers d'hectares de cultures en Italie et contre laquelle aucune parade n'a encore été trouvée.

"La colère succède à l'inquiétude car cela fait des mois que nous réclamons l'arrêt complet de l'importation de végétaux dans l'île et nous n'avons jamais été entendus", a déploré une responsable du collectif Xyllela Fastidiosa, Agnès Simonpietri, lors d'un rassemblement de défenseurs de l'environnement, d'agriculteurs et d'élus devant la préfecture de Corse à Ajaccio.

Agnès Simonpietri, élue nationaliste Femu a Corsica à l'Assemblée de Corse, a souligné que le collectif et les agriculteurs "n'ont pas été entendus par l'Etat" en dépit des cris d'alarme lancés depuis près d'un an.

"Si plusieurs foyers sont enregistrés, cela deviendra ingérable car la bactérie attaque aussi les plantes sauvages et tout le couvert végétal de l'île est donc bien menacé", a-t-elle ajouté réitérant les demandes de blocus de la Corse pour les plantes.

Le collectif et les agriculteurs demandent des mesures drastiques à l'Etat​


Le préfet de Corse, Christophe Mirmand, s'est de son côté félicité que l'île soit la zone de France où les mesures de prévention sont "les plus strictes" en Europe. Des contrôles sont effectués depuis des mois dans les pépinières et dans les ports, a-t-il indiqué mais tous les véhicules ne peuvent pas être inspectés, compte tenu du caractère "ouvert" du modèle économique français.

Pour Jacques Andreani, agriculteur dans la vallée de l'Ortolo, non loin de la station balnéaire de Propriano (Corse-du-Sud) où le premier cas de Xyllella Fastidiosa a été officiellement détecté, "ces soi-disant contrôles, c'est de la foutaise!

"Tous les jours, a dit M. Andreani à l'AFP, je vois passer des camionnettes et autres véhicules remplis de végétaux à aller planter sans contrôle dans les résidences secondaires et qui viennent du continent, d'Italie et de Dieu sait où encore."

Selon le préfet Mirmand, une enquête est en cours pour déterminer d'où venait le plant infecté de Polygale à feuille de myrte détecté le 20 juillet à Propriano sur une haie "décorative" de l'une des multiples grandes surfaces qui ceinturent désormais les villes corses.

Le représentant de l'Etat a ajouté que des mesures immédiates d'arrachage de la haie et d'arrosage d'insecticides avaient été effectuées. D'ici une quinzaine de jours, a-t-il précisé, "il devrait être possible d'identifier plus précisément l'origine de la bactérie".

Alerte lancée depuis un an​

La Xyllella Fastidiosa, selon les experts du ministère de l'Agriculture interrogés par l'AFP, se manifeste au bout de plusieurs mois après avoir attaqué la cime du feuillage et être descendue vers le tronc pour infecter totalement l'arbre et ses voisins. Transmise par des insectes piqueurs-suceurs comme la cicadelle, elle provoque le dépérissement des plantes.

L'alerte avait été lancée il y a un an par des oléiculteurs corses informés de la situation dans les Pouilles (sud de l'Italie) où quelque 30.000 hectares l'oliveraies ont été détruits.

Le collectif Xyllela Fastidiosa a lancé un nouveau cri d'alarme le 12 février, déplorant l'insuffisance de l'action de l'Etat.

"L'inquiétude est très forte face au risque d'une crise sanitaire majeure", avait alors déclaré le président de l'Office de développement agricole et rural de la Corse, Jean-Louis Luciani.

Le 13 mars, un appel à la vigilance avait été lancé par les services de l'Etat contre la bactérie tueuse, contre laquelle aucun moyen de lutte n'a encore été découvert autre que la destruction des végétaux infectés.

La préfecture avait appelé la population à ne pas acheter de végétaux auprès de non-professionnels, de s'informer sur l'origine des plants et de désinfecter systématiquement les instruments de taille pour prévenir la dissémination des maladies entre les végétaux.

La population a enfin été appelée à signaler les symptômes ou suspicions de symptômes évoquant la présence de Xyllela Fastidiosa sur les espèces cibles (oliviers, prunus, pêchers, amandiers, lauriers-roses, vignes, agrumes, caféiers, chênes).

Reportages

Interviews : Michel Costa, Responsable des forestiers-sapeurs; Laura Rigot, Inspectrice à la Fredon; Michel Benetti, Oléïculteur à Olmeto
Interviews : Jean UNBEKANDT CACCIAGUERRA, Gérant d'une pépinière à Lucciana; Sandrine Marfisi, Syndicat interprofessionnel des oléiculteurs


 

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