Les méga-feux d'Australie, qui ont débuté au mois d'octobre dernier, ont marqué toute la communauté internationale par leur violence peuvent-ils se produire en Corse ? C'est la question posée à des scientifiques et à des pompiers professionnels.
10 millions d’hectares réduits en cendres, 33 morts, 2.000 maisons détruites. En Australie, ces dernières semaines, les incendies, des méga feux, ont pris une ampleur inédite notamment due au réchauffement climatique. Ce phénomène est-il à craindre en Corse ?
Du côté des scientifiques, la prudence règne. « Le climat méditerranéen est soumis à ce type de feux, extrêmes et de forte intensité. On a déjà vu ça en Grèce, au Portugal et toutes les conditions sont réunies en Corse. Mais je n’espère pas de la même intensité qu’en Australie », explique Jean-Louis Rossi, maître de conférences à l'Université de Corte.
Pour les pompiers : impossible d’avoir un méga feu sur le territoire insulaire. Selon eux, dans l’île, les secours sont plus réactifs.
« Nous avons un maillage préventif très dense »
Ainsi, en cas de risques élevés, 500 hommes pourraient être mobilisés sur le département de Haute-Corse. « Nous avons un maillage préventif très dense. En période estivale, période d’accroissement de risques, les moyens sont mis de manière préventive sur le terrain et on y ajoute des moyens aériens qui permettent une détection précoce des feux et une attaque massive dès leur éclosion », indique commandant Patrick Botey, en charge des projets et partenariats européens du service d’incendies et de secours de Haute-Corse.
Une rapidité d’action qui s’accompagne d’une configuration du territoire différente. Patrick Botey s’est rendu deux fois en Australie dans le cadre d’un projet de recherches européen. Il explique : « On est dans des zones qui sont très peu peuplées. Souvent l’éclosion est connue un peu trop tard. »
Pour limiter les risques, scientifiques comme pompiers prônent le débroussaillage, l’édification de pistes et de parfeux et l’interdiction des écobuages.