À l'appel de la FDSEA et de la Chambre d'agriculture, un rassemblement s'est déroulé ce samedi matin à Bonifacio afin de protester contre la vente de terrains dans le quartier Saint Jean. Près de 80 personnes étaient présentes, dont des élus nationalistes.
Samedi 11 septembre, vers 10 heures 30, une manifestation s'est déroulée quartier Saint Jean, à Bonifacio, devant le domaine de la famille Masurel.
Venues de toute l'île, environ 80 personnes se sont rassemblées dans le calme, entre les tracteurs et les banderoles de la FDSEA, pour protester contre la promesse de vente signée entre les héritiers Derville-Masurel et une société civile immobilière. Un projet à 6,7 millions d'euros qui concerne 9,2 hectares de terrains situés à Saint Jean et à Ciappili, non loin de Sperone.
Pour les agriculteurs, qui s'étonnent également du faible prix de mise en vente de deux parcelles appartenant à l'armée, 4 de ces 9 hectares pourraient avoir une vocation agricole. La Safer (Société d’aménagement foncier et d’établissement rural) a d'ailleurs fait valoir un droit de préemption partielle sur certaines d'entre-elles. À noter que la FDSEA est le seul syndicat agricole à avoir appelé à la mobilisation.
Plusieurs élus nationalistes
Parmi les manifestants, on note la présence de Joseph Colombani, président de la FDSEA 2B et de la chambre d'agriculture de Haute-Corse. Des conseillers territoriaux des quatre partis nationalistes sont également là : Jean-Jacques Lucchini (Femu), Xavier Luciani (Partitu di a nazione corsa), Marie-Claude Branca (Core in Fronte) et Josepha Giacometti-Piredda (Corsica Libera).
Aucun autre parti politique n'est représenté. Du côté des associations de défense de l'environnement, aucune n'a appelé au rassemblement.
Député de la deuxième circonscription de Corse-du-Sud, Paul-André Colombani est quant à lui venu "pour répondre à une inquiétude de nos agriculteurs et, à travers eux, à une problématique de la société corse." L'élu du PNC poursuit : "Ce n'est pas nouveau qu’on ait des problèmes d’installation des agriculteurs dans la société corse et des problèmes de logement même si, aujourd’hui, je ne suis pas là pour stigmatiser le problème de cette vente-là. Je voudrais qu’on aille au-delà et qu’on arrive à avoir des moyens législatifs pour éviter précisément ce genre de situation."
"Aller plus loin au niveau de la législation"
Dénoncée en début de semaine par la FDSEA et la chambre d'agriculture de Haute-Corse, la vente de ces terrains ne cesse depuis de faire polémique. Afin d'apaiser la situation, la famille Masurel a annoncé mardi soir qu'elle avait pris la décision de surseoir au processus de vente.
"Il faut aussi leur rendre hommage car c'était un contexte un peu difficile, confie Paul-André Colombani. Je suis là pour pousser à la discussion pour que cette situation serve un peu de jurisprudence quelque part et pour qu’on aille un peu plus loin au niveau de la législation et des droits de préemption de la Safer pour améliorer les droits de nos agriculteurs et des jeunes Corses qui veulent se loger."
La veille de ce rassemblement, qui s'est dispersé dans le calme vers 12 heures 20, Jean-Charles Orsucci, le maire de Bonifacio, a expliqué pourquoi sa commune n'avait pas fait jouer son droit de préemption dans cette zone où le PLU (Plan local d'urbanisme) a été annulé : "Nous renonçons tous les ans à des ventes importantes parce que la commune de Bonifacio a d'autres priorités aujourd'hui que de constituer un foncier dont on ne sait pas véritablement quel serait son utilité. S'il y a du terrain agricole et qu'il peut être préempté, la Safer a aujourd'hui notre validation pour mener les opérations qui doivent l'être sur la commune de Bonifacio pour permettre demain l'installation de jeunes agriculteurs."