"Cagoulé, yeux bandés" : les conditions de transfert d’un détenu corse dénoncées

Le militant nationaliste Franck Paoli, poursuivi dans le cadre de l’enquête sur l’attaque à la roquette perpétrée contre une caserne de gendarmerie à Ajaccio en 2013, a été transféré à Paris dans des conditions dénoncées par l’Associu Sulidarità.

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Selon l’association de défense des prisonniers politiques corses, Franck Paoli a été transporté "entravé, menotté (…) avec les yeux bandés et une cagoule tout le long du trajet".

"Depuis son extraction de la prison d'Ajaccio hier soir (mercredi, ndlr) jusqu'à son incarcération en début de soirée à Fleury Mérogis, Franck n'a eu le droit ni de boire, ni de manger", rajoute l’Associu Sulidarità.

Les conditions de transport du détenu ont été confirmés par son avocat, selon le président du conseil exécutif de Corse, Gilles Simeoni, qui dénonce sur Twitter l’illégalité de tels actes.


"Si les informations dont je dispose devaient se révéler exactes", écrit sur Twitter Me Jean-François Casalta, Bâtonnier du Barreau d'Ajaccio, "ces méthodes s'incrivent en violation flagrante de l'article 9 de la déclaration des droits de l'homme et du citoyen (...) et de l'article 3 de la convention européenne des droits de l'homme. 

"Cette pratique constitue une atteinte grave à la dignité humaine que nous ne pouvons pas accepter", a pour sa part réagi le président de l'Assemblée de Corse, Jean-Guy Talamoni.

"Elle semble d’autant plus incompréhensible qu’elle intervient alors que notre majorité oeuvre depuis bientôt deux ans à l’apaisement de la situation en Corse", a-t-il ajouté indiquant saisir le Ministre de la justice. 

Franck paoli a été arrêté mardi à Ajaccio, dans le cadre d'une information judiciaire ouverte par la section anti-terroriste du parquet de Paris, le 25 mars 2014.

Les deux plus grosses casernes de gendarmerie de Corse, à Ajaccio et Bastia, avaient été la cible d'attaques à la roquette antichar, le 5 décembre 2013.

Ces actions, jamais revendiquées et qui n'avaient pas fait de victimes, avaient été interprétées comme une riposte à des arrestations de sympathisants nationalistes, soupçonnés de deux "nuits bleues" contre des résidences secondaires en mai et décembre 2012.

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