Ce dimanche 4 décembre, deux militants nationalistes, dont Pierre Paoli, sont sortis libres de garde à vue. Ils avaient été interpellés par la police antiterroriste jeudi et ont été entendus dans le cadre d’une enquête menée par le parquet national antiterroriste de Paris quant à une conférence de presse clandestine du FLNC en septembre 2021.
Après 96 heures de garde à vue, deux des trois militants nationalistes arrêtés, jeudi, en Corse-du-Sud ont été libérés ce dimanche 4 décembre. Parmi eux, Pierre Paoli, un des leaders de Corsica Libera et soupçonné d’avoir été le chef du front de libération nationale corse (FLNC).
Selon nos informations, le troisième homme interpellé jeudi fait l'objet d'un mandat d'amener. Cette procédure est utilisée lorsqu'il est nécessaire de différer la présentation de la personne concernée devant un magistrat instructeur. Ainsi, le dernier militant nationaliste gardé a vue a été placé en rétention et sera transféré à Paris dans les jours à venir en vue d'une potentielle mise en examen.
Ces interpellations entrent dans le cadre d’une enquête du parquet national antiterroriste (Pnat) de Paris sur une conférence clandestine du FLNC survenue en septembre 2021. Durant trois jours, des rassemblements, à l’appel de l’association de défense des prisonniers politiques Sulidarità et de Corsica Libera se sont tenues devant le commissariat d’Ajaccio et la préfecture de région. Aucun débordement n’a été constaté.
La visite de Gérald Darmanin reportée
Cette série d’arrestations est intervenue une semaine avant la visite prévue en Corse du ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, alors que les discussions entre les élus insulaires et Paris ont été interrompues dans un contexte de tensions autour du dossier des détenus nationalistes. Une visite qui a depuis été annulée par le ministre « considérant que le climat n’est pas favorable aux échanges ». Elle a été reportée au mois de janvier.
La Corse connaît une multiplication d'incendies criminels depuis un an. Ces incendies, parfois assortis de tags, ont surtout visé des résidences secondaires, mais sans revendication officielle. Le 11 juillet, 16 "actions" visant deux véhicules de police, deux entreprises du bâtiment et douze résidences privées, dont l'incendie de 36 mobile-homes dans un camping d'Aleria, avaient été revendiquées par le FLNC dans un communiqué.