Plus de 400 praticiens et une cinquantaine d'exposants se sont rassemblés jusqu'à ce samedi 18 juin au palais des congrès d'Ajaccio pour les 10e rencontres de la médecine ORL et esthétique. Ce dernier secteur est en pleine expansion et inquiète certains professionnels.
Lèvres, seins, fesses, paupières… Les opérations de chirurgie esthétique sont presque banales. "Ces dernières années, nous assistons à une croissance considérable de ce marché", constate Frédéric Braccini, médecin ORL, chirurgien cervico-facial. Au niveau européen, elle atteint les +26 %.
Cette croissance touche particulièrement les jeunes. Ainsi, depuis 2019, les 18-34 ans font désormais plus de chirurgie que les 50-60 ans, selon une étude de l’organisation professionnelle IMCAS, spécialisée dans les dernières avancées dans le secteur de la chirurgie esthétique et la dermatologie. Ils se placent en deuxième position après les 35-50 ans.
Esthétique "filtrée"
Selon certains professionnels du secteur, cette augmentation peut s'expliquer par l'essor des réseaux sociaux accompagnés de leurs selfies, filtres et autres photos retouchées. D’autant que depuis le début de l’épidémie de Covid19, si les sociabilisations étaient limitées, l’utilisation des réseaux sociaux a flambé.
En moyenne dans le monde, 490 millions de nouveaux utilisateurs se sont inscrits sur Facebook, Instagram et consort en 2020, soit environ 13 % de plus qu’en 2019, selon un rapport publié en janvier dernier par les entreprises spécialisées dans l’analyse des médias sociaux We Are Social et Hootsuite.
Et ces mêmes sites inquiètent particulièrement les professionnels du secteur. Car en plus de diffuser une esthétique "filtrée", ils laissent la part belle aux faux professionnels. "Parfois, elles se retrouvent avec des personnes non-compétentes, non-déontologiques, qui proposent des traitements à rabais et qui sont surtout faits par des non-professionnels. Aujourd'hui, notre objectif est de pouvoir informer de façon objective et professionnelle sur l'éthique la déontologie du secteur de l'esthétique médicale qui se pratique uniquement par des professionnels qui se rencontrent régulièrement lors de conférence et de congrès comme celui-ci pour partager leurs connaissances", explique Serena Allegrini, directrice de l'agence Com digitale spécialisée en esthétique médicale.
Sans pouvoir, pour l'heure, trouver une réponse adaptée à ces pratiques frauduleuses, une autre problématique se dessine : l'addiction. Le boom de l'activité esthétique concerne actuellement les injonctions d'acide hyaluronique et de botox, à hauteur de 50 %. Deux types d'interventions aux effets limités dans le temps ….