Une enquête de flagrance "pour acte d’intimidation d’un avocat" a été ouverte après l'agression verbale de Me Philippe Gatti à l'issue d'un procès où il défendait un homme poursuivi pour l'agression d'un commerçant ajaccien.
Le 3 janvier, Sabri Ouerghi, 27 ans, a été condamné pour violences volontaires pour s'en être pris à un commerçant. Les faits avaient entrainé une importante mobilisation populaire sur fond de problème communautaire.
A la suite de l’audience, Me Philippe Gatti, avocat de Sabri Ourghi, a été pris à partie par un homme qui de façon agressive lui a demandé des explications quant au sens de sa plaidoirie. La tension était telle que l'avocat s'était rendu à son cabinet, sous protection policière.
Le parquet d’Ajaccio a ouvert une enquête de flagrance pour acte d’intimidation d’un avocat.
"Ce sont des faits qui sont punis par trois ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende par la loi. Les personnes seront identifiées rapidement et l'affaire sera très rapidement entendue devant le tribunal", a indiqué Eric Bouillard, procureur de la république d'Ajaccio.
"L'avocat, quand il revêt sa robe, bénéficie d'une totale liberté d'expression, appelée communément "immunité de robe", et n'a de compte à rendre à personne des paroles prononcées dans le prétoire au soutien des intérêts de son client", a indiqué le barreau d'Ajaccio.
"Il n'est pas tolérable (...) que le premier pasquin venu se croit autorisé à intimider ou à faire pression sur un avocat à l'issue d'une audience".