Le Triomphe de la religion une toile d’Eugène Delacroix réalisée en 1821, est conservée à la cathédrale d’Ajaccio. S’il n’a pas été retenu pour l'exposition qui débutera au Louvre en mars prochain, le tableau préfigure des chefs d’œuvre de l’artiste.
Le triomphe de la Religion, Jean Marc Idir en est convaincu, cette œuvre du jeune Delacroix alors inconnu, contient déjà l'ADN pictural de l'artiste.
Delacroix imite le Radeau de la Méduse de Géricaut. Car c'est pour son célèbre maître qu'il sous-traite la commande en secret. Et c'est en l'imitant qu'il va trouver son style.
Intervenant : Jean-Marc Idir
Auteur de "Delacroix, genèse d'un génie".
Reportage : FERRER Caroline ; CAPPAI-SQUARCINI Jennifer ; MoORDIN Anastasia.
Tête d’expression
Dans cette peinture tête renversée, regard tourné vers le haut, bouche ouverte, une « tête d'expression » comme on l'appelle, est autre emprunt à Géricaut. Ce sera la première de Delacroix mais certainement pas la dernière.
« Les premières figures connues sont dans le tableau d’Ajaccio. Et ensuite il peint La Jeune orpheline au cimetière en inversant la pose l’épaule dénudée. Seulement à la place d’avoir un jeune homme, c’est une jeune fille », indique Jean-Marc Idir, auteur de Delacroix, genèse d'un génie.
L’auteur a même découvert l'identité des modèles. « Le modèle masculin il semblerait que ça puisse être Charles Suisse, dont courbet fera le portrait plus tard. Il avait ouvert un atelier libre et qui était un modèle très connu dans Paris », indique-t-il.
Quant au modèle féminin, il s'agirait d'une certaine Mademoiselle Caroline. Son adresse, presque effacée, apparaît sur cette étude préparatoire conservée au Metropolitan Museum of Art de New York.