Le 124e congrès national des sapeurs-pompiers vient d’ouvrir ses portes à Ajaccio. Un moyen pour les soldats du feu de sensibiliser à leurs actions et pour la population de manifester son soutien.
Dans les ruelles de la vieille ville d’Ajaccio, les notes d’un orgue résonnent. Sur les marches du parvis de la cathédrale, les curieux, sur la pointe des pieds, tentent de capter quelques bribes d’une messe célébrée par Mgr Olivier de Germay, évêque d’Ajaccio. Dans la nef, plus une place de libre.
Les habitants sont venus en nombre pour rendre hommage aux soldats du feu de la France entière. « Je prie pour qu’il n’y ait plus de feux et pour que ces hommes qui se battent pour nos vies reçoivent l’amour de Dieu », explique Thérèse, jeune retraitée.
Pendant quatre jours, la municipalité accueille le 124e congrès national des sapeurs-pompiers de France. Un rendez-vous annuel axé sur la protection des populations et des secours d’urgence. Pour l’occasion, le parking du palais des congrès s’est teinté du rouge des véhicules d’interventions des 22 centres de secours de Corse.
Des gyrophares sont allumés et la grue d’un des camions est déployée. Dans la foule, Lisandru, trois ans, agite frénétiquement un ballon gonflable. « Il est aux anges. Il est fasciné par les pompiers et les ambulanciers », sourit Mickaele, sa mère.
Et il n’est pas le seul. Au village des sapeurs-pompiers de Corse qui s’est installé sur la place du diamant, garçonnets et fillettes sont prêts à partir pour leur première mission. Avant d’entrer dans une mini-caserne spécialement construite pour l’occasion, tous sont formés par des professionnels et des pompiers volontaires.
Il est temps pour eux de passer à l’action. Par groupes de quatre ils abandonnent leur tenue de ville pour adopter, l’espace d’un instant, l’uniforme des soldats du feu. À quelques mètres, de la fumée s’échappe de la réplique réduite d’une maison. Ils devront y mettre un terme armés d’un tuyau d’incendie.
Plus loin, des groupes d’adolescents se bousculent. Devant eux, un simulateur de tonneaux. Pour le moment, il ne s’agit pour eux que d’une attraction. « Nous voulons sensibiliser à l’importance de la ceinture de sécurité. Dans l’habitacle il y a des bouteilles d’eau et tout ce qui pourrait représenter un danger en cas d’accident.
S’ils montent dans la voiture pensant que c’est un jeu, quand ils redescendent beaucoup reconnaissent quand même que ce n’est pas drôle », indique Antoine Tenneroni, délégué départemental de Corse-du-Sud de l’association prévention routière.
Une démonstration d’une opération de secours permet d’effacer totalement l'aspect ludique de la voiture-tonneau. Au centre de la place, deux voitures accidentées, l’équipe de sapeurs-pompiers dénombre plusieurs victimes. Elle doit réagir vite. Dans le public amassé contre les barrières de sécurité le silence règne. Isalyne, membre du protocole durant les quatre jours du congrès, est fascinée. « Lorsque l’on m’a appelée j’ai dit oui tout de suite. Pour moi, il est important de soutenir les pompiers.
Leur montrer que l’on est là, qu’on est reconnaissant pour ce qu’ils font à l’année et pour ce qu’ils ont fait cet été.», estime-t-elle. Déjà, la petite troupe en exercice se disperse. Les voitures ont été stabilisées et les victimes secourues. Le tout en moins de trente minutes.