Le bilan de fin de saison des croisières est bon, avec 430 000 croisiéristes reçus ces six derniers mois. Une ombre au tableau cependant, les cheminées de ces navires polluent énormément. Quelques compagnies font un effort en remplaçant le fioul lourd par du gaz naturel le temps de l'escale.
Ce ne sont pas moins de quatre navires de croisière qui ont fait escale dans le port d’Ajaccio jeudi 19 octobre. Et avec un potentiel de 10 000 croisiéristes en une journée en ville, c’est un record.
La cité impériale conclut son année avec 430 000 visiteurs et 180 escales. Si les commerçants se réjouissent, chaque départ de bateau rime aussi avec fumées polluantes. Elles sont dues au fioul lourd qui sert de carburant aux monstres marins.
Cependant cette année, une innovation : l’arrivée de bateaux au gaz naturel liquéfié (GNL). Un mouvement timide qui ne concerne, pour l’instant, que 10% des escales. « On a accueilli cet été l’AIDAPerla qui a été le premier bateau au GNL en Méditerranée. Ca a vraiment été le fait marquant de la saison pour plus d’une vingtaine d’escales.
Je pense que l’on va vraiment vers ça pour les années à venir, à savoir des bateaux propres. Beaucoup des nouvelles générations de bateaux de croisière sont très peu polluants », précise Laëtitia Moresco, chef de service promotion des ports
C.C.I. de Corse-du-Sud.
Les écologistes sceptiques
Les dioxydes de soufre et de carbone sont les deux polluants majeurs que les croisiéristes, la mer mais aussi les ports d’escales subissent sous forme de particules fines.
Et pour les écologistes, les moteurs au GNL ne sont pas la panacée. « Pour nous c’est plutôt un carburant de transition, il réduit certes les émissions de dioxydes de soufre d’à peu près 100%, mais il ne réduit seulement les émissions de dioxyde de carbone d’environ 20%. Pour nous les énergies de l’avenir ce sont plutôt […] des formes de transports avec de l’hydrogène », analyse François Piccione, coordinateur à France nature environnement.
En Méditerranée, les armateurs ont réussi à maintenir un taux de pollution, notamment pour le soufre, 35 fois plus élevé que ce que les collectivités locales de la Manche, de la mer Baltique et du Nord leur ont imposé.