Du 20 au 22 mai prochains, Ajaccio accueille le premier festival de la Méditerranée. Le but : sensibiliser le plus grand nombre sur les richesses de cette mer et les dangers qui la menacent.
Protéger l'écosystème de la Méditerranée. C'est la cause principale défendue par les organisateurs du premier Festival de la Méditerranée qui se tiendra à Ajaccio du 20 au 22 mai prochains.
Au programme notamment : l'exposition Photoclimat Méditerranée proposée sur la place Foch, la projection du film Méditerranée, l'odyssée pour la vie, par Frédéric Fougea, le samedi 21 mai à 10 heures à l'Espace Diamant. Durant ces trois jours, d'autres rendez-vous seront proposés comme la présentation des actions pilotes du port Charles Ornano pour améliorer la qualité des eaux portuaires ou encore la présentation de la solution de traitement des biodéchets à la source par la société Tarra.
Laurent Dominati, président de l'association Sauver la Méditerranée, organisatrice de l'événement répond aux questions de France 3 Corse ViaStella :
Pourquoi avoir choisi Ajaccio comme ville d'accueil de ce festival ?
Laurent Dominati : nous avions organisé une première rencontre entre élus, chefs d'entreprise et association au conseil régional de Marseille. Puis nous avons pensé à associer le grand public, et nous avons opté pour un Festival. Mais le Covid est arrivé et nous n'avons pas pu l'organiser.
Nous avons choisi Ajaccio parce que la ville est un des joyaux de la Méditerranée, c'est un des plus beaux golfes de la Méditerranée. Si nous parvenons à pérenniser ce rendez-vous, Ajaccio pourrait devenir une des capitales de la sauvegarde de la Méditerranée. C'est un festival inédit qui vise à mettre en relief les défis de la Méditerranée.
Quel état des lieux faites-vous de la Méditerranée actuellement ?
Laurent Dominati : La mer Méditerranée représente 3 % des océans et abrite 8 % de la biodiversité marine. Mais elle est aussi la mer la plus polluée du monde. Il faut garder en tête que c'est une mer qui est presque fermée, son renouvellement est lent et elle est confrontée notamment au développement d'espèces invasives, à la bétonisation du littoral, au réchauffement climatique et à une augmentation de la population. Tous ces facteurs font de la Méditerranée la mer la plus en danger du monde. Si elle meurt, c'est un désastre pour tous les pays qui l'entourent.
Pensez-vous que la société civile est assez sensibilisée aux dangers qui menacent la Méditerranée ?
Laurent Dominati : oui tout le monde est sensibilisé, mais c'est toujours insuffisant. Grâce à l'exposition photo qui sera installée place Foch, nous essayerons de mobiliser les gens, de faire se rencontrer des gens déjà convaincus avec le grand public, peut-être moins sensibilisé.
Nous allons aussi proposer un panneau pédagogique sur la biologie marine et sensibilisé la population à trois gestes indispensables en période estivale : ramasser les déchets, ne pas jeter, et ne pas utiliser d'huiles solaires qui peuvent polluer les eaux. Ces trois gestes montrent que chacun peut faire des gestes immédiatement.
Et les politiques publiques ?
Laurent Dominati : Il y a beaucoup de mobilisations sur le climat, notamment sur la baisse des émissions de carbone. La France, comparée à d'autres puissances mondiales, n'en produit pas énormément. Néanmoins, la France est la première puissance économique et politique de méditerranée. Et il existe des entreprises qui savent innover. Je pense que l'on peut faire de la Corse une île modèle avec une économie plus écologique. La Corse est extrêmement bien placée pour montrer comment valoriser la mer. C'est une des plus belles îles de Méditerranée et il faut le montrer.