Jeudi s'ouvre le procès en appel des frères Pantalacci devant les assises d’Aix-en-Provence. Marc et Dominique Pantalacci comparaissent pour la tentative d'assassinat d'Yves Manunta de sa femme et de Carla-Serena sa fille. En première instance les jumeaux de 27 ans avaient été acquittés.
Angèle Manunta n'ira pas au procès en appel des jumeaux Pantalacci qui débute demain, jeudi, aux Assises d’Aix-en-Provence, sa fille et son fils non plus. Elle a été gravement blessée lors d'une tentative d'assassinat visant son mari qui sera finalement tué quelques mois plus tard.
Partie civile, victime, témoin elle a décidé de boycotter l’audience. « Nous refusons catégoriquement de cautionner cette mascarade, d’entendre de faux témoignages et des tissus de mensonges. Cela nous est carrément insupportable. Ce n’est pas possible de revivre ce qu’on a vécu. Lors du dernier procès, le procureur avait demandé la perpétuité, les personnes mises en cause ont été acquittées. Il a de quoi se poser des questions. Comment ça peut être possible ? », s’interroge Angèle Manunta.
Le 8 novembre 2011, Yves Manunta, un ancien nationaliste, dirigeant d'une entreprise de sécurité rentre chez lui en voiture avec son épouse et sa fille. Il ne le fait jamais, il sait qu'il est menacé. Soudain, sur le parking de l'immeuble un premier tir. Puis des dizaines d'autres, 43 impacts sont relevés sur la voiture. Ils proviennent de trois armes : kalachnikov, fusil, pistolet.
« Ce n’était pas notre guerre »
Angèle Manunta n'a jamais retrouvé l'usage de sa jambe. Sa fille, Carla-Serena, âgée de 11 ans, est blessée au bras. « Carla-Serena et moi, ce n’était pas notre guerre. Il y avait un conflit entre eux, entre hommes, il fallait le régler entre hommes. On ne s’attaque pas aux femmes et aux enfants », soutient Angèle Manunta.
Quelques minutes après les tirs, une voiture est retrouvée brûlée sur les hauteurs de la ville. À l’intérieur, un fusil d’assaut est retrouvé ainsi que deux autres armes. Sur son lit d’hôpital, Yves Manunta désigne les tireurs : Marc et Dominique Pantalacci. Des jumeaux qui auraient voulu venger leur père, visé par un projet d’assassinat impliquant Yves Manunta.
Un conflit lié à la SMS, la société méditerranéenne de sécurité, oppose les deux hommes. En première instance, les jumeaux Pantalacci ont été acquittés.
Les avocats de la défense avaient demandé à voir l’audition de la fillette qui accusait les deux frères. « Lorsque l’on prend connaissance du film de l’audition de la fille d’Yves Manunta, elle ne dit pas : ‘C’est Marc Pantalacci.’ Elle dit : ‘C’est Marc Pantalacci, mais je n’ai pas vu le visage même.’ Si elle n’a pas vu le visage même, c’est qu’elle ne l’a pas vu. Si elle n’a pas vu le visage, elle n’a rien vu. Donc elle n’a identifié personne », indique maître Paul Sollacaro, avocat de la défense.
Jeudi, Marc et Dominique Pantalacci vont comparaître libres.