La Corse est en situation de sécheresse et l'île a connu deux alertes sérieuses à Bonifacio et dans la région ajaccienne cette semaine. Les écobuages et usages du feu seront interdits dès le 12 juin. Mais la polémique enfle sur la question des moyens aériens et des Canadair.
Des centaines d'hectares de végétations partis en fumée en moins d'une semaine. La Corse présente un risque incendie particulièrement élevé. La raison, le cocktail météo du printemps : soleil, vent et taux de précipitations. Tous les indices sont au rouge.
"En terme de précipitation sur le printemps, on est à 30 ou 40% de ce que l'on attend normalement. On est 1,5 degré au-dessus de la normale. Au niveau du sol, cela se ressent. Pour l'humidité dans le sol, on bat le record de 2003. On peut dire que c'est relativement exceptionnel", explique Patrick Rébillout, chef du centre Météo France Ajaccio.
Face à cet état d'urgence, la préfecture de Corse du Sud a pris un arrêté qui avance la date d'interdiction d'emploi du feu au 12 juin mettant fin aux écobuages.
Une décision saluée par les pompiers pour qui la saison officielle "feux de forêts" va démarrer aussi 15 jours plus tôt cette année. Seul bémol, le dispositif de soutien aérien prévu seulement début juillet.
"Avoir des moyens à demeure pendant cette période, on serait beaucoup plus rassuré. Parce que je peux vous dire que tous les jours, on se pose la question de savoir ce qu'il va nous arriver", témoigne Alain Garito, délégué des pompiers STC Corse-du-Sud.
Encore positionnés sur le continent, les Canadairs ne doivent arrivés sur l'ile que début juillet.
Inconcevable en l'état pour le président du SDIS qui en a référé au ministre de l'Intérieur. Appuyé par la préfecture, il demande un dispositif préventif afin de réduire les délais d'intervention.
"Je rappelle que les avions sont basés à Nîmes pour la plupart. La chance que l'on a eu c'est qu'il n'y a pas eu de feu ailleurs. Mais il faut se poser la question. Ce qui m'interpelle, c'est surtout : qu'est-ce qu'il va arriver si demain s'il y a deux voire trois feux de l'importance de Bonifacio en simultané ?", s'interroge Charles Voglimacci, président du SDIS 2A.
Les négociations en cours avec la zone de défense de Marseille et la Direction générale de la Sécurité civile seraient en bonne voie. Mais le débat sur la délocalisation des Canadair est bien relancé.