On le nomme pain des morts ou pain de Bonifacio. C'est une spécialité corse préparée rituellement le jour des morts, le 2 novembre.
Si l'on trouve ces gâteaux sur les étals toute l'année, c'est bien à la période de la Toussaint qu'ils connaissent le plus franc succès.
"C’est très important, ma grand-mère nous offrait des pains des morts, c’est quelque chose de traditionnel", explique une Bonifacienne.
A l'origine, on ne parlait pas de pains des morts mais d'uga sicata en référence aux raisins secs. Le soir de la Toussaint, soit la veille de la fête des défunts, les Bonifaciens laissaient ces gâteaux en offrande sur leurs tables.
"On disait que c’était les morts qui venaient se ravitailler la nuit, surtout aux enfants", explique Marguerite Maneri, habitante de Bonifacio. "Bien sûr, ce n’était pas les morts mais des voisins, un peu plus pauvres que les pauvres."
"Il y avait aussi l’Hospice de Bonifacio où il n’y avait pas grand-chose. Ce jour-là les gens de l’hospice savaient où ils pouvaient aller et venaient manger ses fameuses uga sicata avec un verre de vin."
Comme partout dans l’île, le 2 novembre, les bonifaciens viennent fleurir les tombes de leurs morts. L'uga sicata - un met énergétique consommé pour la circonstance- permettait à l'époque de rester toute la journée au cimetière.