Villas Ferracci à Rondinara : la mobilisation s’organise

Intervenants : Josepha Giacometti, conseillère Executive // Lisandru Plasenzotti, U Levante Reportage : Lionel Luciani / François-Albert Bernardi

Pétition, rassemblement, groupe Facebook… Après la décision de la cour d’appel de Bastia de condamner à une amende le propriétaire de deux villas bâties sans respect du permis de construire sur un site protégé de la baie de Rondinara, associations et citoyens s’organisent.

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La manifestation avait été annoncée sur la page Facebook « Pour le respect de la loi et la démolition des villas de A Rondinara », qui est suivie par plus de 900 personnes. Les militants avaient prévu de se rassembler ce dimanche à Vizzavona pour coordonner leurs actions.

Environ 200 personnes ont répondu à cet appel. Elles ont décidé d’entamer une action pacifique le 13 août sur le terrain des villas et devant la mairie de Bonifacio.
 

Frédérique Ettori, membre du Collectif citoyen; Christian Novella, citoyen ©France 3 Corse ViaStella

Autres actions

« La conclusion est effrayante : elle signifie qu'aujourd’hui, un espace remarquable inconstructible peut être défiguré par une construction sans permis, illégale donc, sans que sa démolition ne soit systématiquement ordonnée.» Dans une pétition quatre associations de défense de l’environnement (U Levante, ABCDE, Le Garde, U Polpu), contestent la décision de la cour d’appel de Bastia et demandent la démolition systématique des constructions illégales en espace protégés. Ce mercredi, 3300 personnes avaient signé le texte.

Deux de ces associations s’étaient portées parties civiles dans le procès contre la construction des villas. U Levante et ABCDE ont décidé de se pourvoir en cassation.

"Carences de l'Etat"

Du côté des politiques aussi, de plus en plus de réactions se font entendre. Dans un communiqué commun, Gilles Simeoni, Président du Conseil exécutif de Corse, Jean-Guy Talamoni Président de l’Assemblée de Corse et les présidents des deux groupes de la majorité territoriale estiment que « le déroulement de la procédure souligne les ambiguïtés et les carences de l’Etat et de certains services dans la gestion des dossiers d’urbanisme dans les sites sensibles du littoral corse. »


La Préfecture n’a pas souhaité réagir dans notre reportage, mais précise sa position : « La compétence du droit des sols -et la délivrance des permis de construire - appartient aux maires, les services de l'Etat interviennent au titre du contrôle de légalité pour les décisions portées à sa connaissance. La DDTM l'a exercé en soulevant l'irrégularité de la construction. Depuis le retour au RNU [Règlement national d'urbanisme, ndlr] des communes qui ne s'étaient pas dotées d'un document d'urbanisme, l'Etat applique de la manière la plus stricte le droit de l'urbanisme. »

"Rumeurs"

Jean-Charles Orsucci, maire (LREM) de Bonifacio, s’est quant à lui défendu contre les « rumeurs » à son sujet. Il rappelle que Pierre Ferracci a bénéficié d’un permis de construire, qu’il n’a pas respecté. « Dans le cadre des deux procès, le seul jugement qu’ait porté la commune de Bonifacio et qui a été repris par les juges et par les représentants de l’Etat est que « les constructions édifiées sont mieux intégrées et respectueuses de l‘environnement que celles prévues au permis initial ». Pour contester ceci il faudrait être intellectuellement malhonnête », assure l’homme politique, qui revendique son amitié pour le propriétaire des villas.

 

Patrick Tafani, adjoint délégué à l'Urbanisme à Bonifacio a souhaité répondre à l'intervention de Lisandru Plasenzotti, de l'association U Levante, dans le sujet de France 3 : 

"Sur le dossier Rondinara, les services de l’urbanisme et l’élu de référence se sont rendus sur place avec les services de l’Etat, et ont de concert avec ces derniers, promulgué un Arrêté Interruptif des Travaux. Ce dernier a été transmis au Procureur de la République.

Quant aux allégations sur le fait que les Permis de Construire ne soient pas affichés en Mairie, nous sommes au niveau de la diffamation. Ces derniers sont systématiquement affichés.
Pour preuve, l’association de défense de l’environnement locale ABCDE vient régulièrement examiner cet affichage et nous demande la consultation et copie des dossiers l’intéressant."
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