Le torchon brûle entre la Collectivité de Corse et la mairie d'Ajaccio qui réclame 10,5 millions d'euros au titre d'un dispositif voté par l'ex-conseil départemental de Corse du Sud. La majorité territoriale refuse de payer malgré l'avis de la chambre régionale des comptes.
Vendredi, la chambre régionale des comptes a tranché en faveur de la ville d’Ajaccio. La municipalité demandait la prise en compte de plus de 10,5 millions d’euros d’allègement d’emprunt dans le budget 2018 de la Collectivité de Corse (CdC).
Ce dispositif avait été voté en 2015 par le Conseil départemental de la Corse-du-Sud, désormais fusionné avec celui de la Haute-Corse pour former la Collectivité de Corse.
"Ce que je trouvais particulièrement injuste, c'est que sur quatre communes faisant l'objet d'allégement d'emprunt et bien Mr. Simeoni a décidé que seule une n'allait pas être aidée, c'est la ville d'Ajaccio, alors qu'il n'avait pas son mot à dire sur la question puisque c'était des dépenses qui lui incombait de respecter", a déclaré le maire d’Ajaccio, Laurent Marcangeli.
Dans son avis rendu, la chambre régionale des comptes "constate qu'une dépense obligatoire n'a pas été inscrite au budget" de la CdC. La majorité territoriale dénonce les conditions d'attributions de cette subvention par le conseil départemental de l'époque, deux mois avant sa disparition.
Autre argument pour Gilles Simeoni, la ville d'Ajaccio a déjà été trop favorisée par le passé. "C'est un problème d'équité entre les communes", alors que ces 10,5 millions d'euros ont été précédés "pour la période 2015-2017 de 10 autres millions d'euros", défend le président du Conseil exécutif de Corse.
La Collectivité de Corse, qui n'a pas saisi le tribunal administratif à temps, devrait toutefois être contrainte d'inscrire cette somme à son budget supplémentaire du mois de septembre 2018.