Obligatoire depuis le 21 juillet dans les lieux culturels réunissant plus de 50 personnes, le "pass sanitaire" est demandé à l'entrée des cinémas. Trois jours après la mise en place de la mesure, les responsables de salles obscures s'inquiètent de la chute des entrées.
Dans les salles de cinéma, les amateurs du septième art sont moins nombreux depuis le 21 juillet. C'est un constat fait par les professionnels du secteur. La mise en place du "pass sanitaire" dans les lieux cultures rassemblant plus de 50 personnes découragent certains spectateurs à se faire tester pour voir un film, en absence de vaccination complète ou de certificat de rétablissement.
Au Complexe Galaxy de Lecci (Corse-du-Sud), la file d'attente avant d'entrer en salle a diminué. Le responsable du cinéma, Rémi Toscano, a tout de suite vu la différence depuis quatre jours et l'instauration du "pass sanitaire" : "La fréquentation a chuté complètement. La semaine dernière, on tournait autour des 400 entrées par jour. Là, on est plus à 180."
Pour se rendre compte des changements, Rémi Toscano prend comme exemple le film "Kaamelott" d'Alexandre Astier, un des films très attendus cet été. "La veille de l'obligation du "pass sanitaire", pour l'avant-première, on a eu 389 entrées. Le jour où ça devient obligatoire, on fait 105 entrées. On a des bons films avec possiblement des séances porteuses, c'est vraiment dommage", se désole-t-il.
Réduire la jauge à 49, une solution
Pour tenter de limiter les pertes, le gérant a décidé de s'adapter. Deux jours après l'annonce et voyant son cinéma se vider, il propose désormais la majorité de ses séances avec une limite de 49 personnes. Cette parade, pour continuer d'accueillir un public sans "pass sanitaire", a été autorisée par la Direction générale de la Santé.
Concrètement, Rémi Toscana propose des séances à 49 personnes maximum de 10h à 20h avant de consacrer les séances du soir au "pass sanitaire" pour remplir les salles aux heures d'affluence.
"Il faut trouver des compromis. Les gens motivés sont prêts à aller faire un test à la pharmacie juste avant, mais ils vont le faire une fois. C'est contraignant à force. Et les personnes vaccinnées en ce moment devront encore attendre pour venir tranquillement", détaille le responsable du cinéma.
Dans ses 4 salles, les séances se multiplient donc sur une plage horaire de 15h par jour, "mais cela reste insuffisant pour avoir du chiffre d'affaires".
Des inquiétudes au niveau des distributeurs
À l'échelle nationale, la Fédération nationale des éditeurs de films a communiqué sur ses grandes inquiétudes. Elle demande de l'aide pour les distributeurs. Rémi Toscano, également co-fondondateur de l'Association des exploitants de cinémas de Corse (ASSECC), estime que "c'est normal que les distributeurs commencent à menacer de retirer des films. C'est compréhensible tant les enjeux sont importants."
Le "pass sanitaire" concerne également d'autres lieux de culture comme les salles de concert, les salles de spectacle et les festivals.